Des étudiants proches du mouvement salafiste bloquent toujours la faculté de la Manouba réclamant l'inscription des étudiantes en Niquab, la séparation entre filles et garçons ainsi que la réservation des lieux pour pratiquer la prière. Plus loin des milliers de citoyens organisent un sit-in parallèle devant le siège du Parlement à Tunis. Les manifestants ont laissé éclaté leur colère dénonçant l'extrémisme, la violence et appellent à une Tunisie « moderne et démocratique». De leurs côtés, des familles des personnes tuées durant la révolution refusent d'être honorées et réclament leur droit et le jugement des auteurs. Dans la même perspective, des parents des forces de sécurité manifestent et demandent aux nouveaux responsables de prendre en charge leurs problèmes et de retrouver les assassins de leurs fils. En effet, quatre jours après le blocage de la faculté, le doyen Habib Kazdaghli a été agressé par des étudiants proches du courant islamiste. «J'ai été bousculé et jeté par terre», devait déclarer le doyen à une radio locale. Le doyen a rappelé l'attachement du conseil scientifique à la décision adoptée le 2 novembre dernier et, appelant les professeurs, les étudiants et les fonctionnaires, au sein de cette faculté, à respecter les réglementations interdisant le port du Niqab au sein de cet établissement universitaire et de tout ce qui est de nature à voiler le visage Après les incidents, des personnalités politiques ont intervenues selon eux pour trouver une issue à ce conflit. C'est par les huées des étudiants que les médiateurs ont été accueillis, refusant que leur problème soit instrumentalisé à des fins politiques. Le doyen qui auparavant s'est abstenu de faire recours à la force a été contraint d'appeler les forces de sécurité pour débloquer la faculté. Devant l'assemblée des hommes, femmes, vieux et jeunes ont scandé d'une seule, voix : «Nous voulons un pays moderne et démocratique, la violence et l'intégrisme n'ont pas de place en Tunisie.» Au moment où les manifestants continuent leur mouvement, des chars et des militaires ont été postés devant le siège de l'Assemblée. A l'intérieur du siège, des élus issus de la mouvance islamique d'ennahda et des députés du congrès pour la République. Les manifestants brandissaient des pancartes et lançaient des propos hostiles au mouvement d'Ennahda et contestent le port du «niquab» une tenue étrangère à la Tunisie.