«Certains syndicats mettent la pression sur le ministère de l'Education nationale pour débloquer l'argent des œuvres sociales avant les prochaines élections législatives afin de financer la campagne de certains partis politiques», a déclaré, hier, Abdelkrim Boudjenah, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), lors d'une conférence de presse animée au niveau du siège du syndicat. Boudjenah accuse ces syndicats de ne pas se soucier des travailleurs de l'éducation mais de les induire en erreur afin de voter pour la liste 01 au référendum prévu pour aujourd'hui. Selon lui, l'Unpef et le Cnapest «veulent que la gestion des œuvres sociales soit au niveau des commissions de wilaya et la commission nationale pour qu'ils puissent s'emparer de l'argent». Pour ce faire, «ils sont prêts à mentir et promettre une somme phénoménale atteignant les 800 000 DA pour les travailleurs comme prime de départ à la retraite», a-t-il poursuivi. A ce titre, il a tenu à éclaircir la situation pour les travailleurs de l'éducation qui ont été attirés par ces mensonges car, explique-t-il, cela n'arrivera jamais puisque ils n'ont droit qu'à trois fois le SNMG. Poursuivant dans le même contexte, il a estimé que la caisse des œuvres sociales ne peut accorder que 50 000DA maximum par personne, parce qu'il y a des barèmes fixes à respecter. Au-delà, c'est la Cnas qui s'en charge. Il a évoqué la circulaire ministérielle (faite par ces syndicats en partenariat avec la tutelle) dans laquelle il a été décidé de «gérer les œuvres sociales par le biais de commissions de wilaya et une commission nationale». Aussi, il est souligné que «les opérations de recensement et de récupération des crédits attribués et des biens sont des prérogatives d'une commission gouvernementale», tandis que les syndicats concernés par cette circulaire annoncent le contraire aux travailleurs. Pour lui, toutes ces procédures ne sont pas légales, puisqu'elles sont contre le décret présidentiel 303/82. «Ce n'est qu'un complot et leur but n'est autre que de s'emparer de cet argent», souligne-t-il. Et d'ajouter : «Toutes les précédentes grèves étaient motivées par l'accaparement des œuvres sociales et rien d'autre.» Par ailleurs, le secrétaire général du SNTE s'est interrogé sur le fait que la tutelle a pris en considération les recommandations de ces deux syndicats alors que la majorité des représentants des travailleurs, au nombre de cinq, avaient tous un autre point de vue. Il s'est interrogé également sur la source de financement de la campagne électorale de ces syndicats qui ont conçu des dépliants à 120DA l'unité. Pour lui, «il est toutefois clair que la plupart des établissements scolaires sont pour la liste 02 favorisant la gestion au niveau des établissements. Maintenant si les résultats du vote annoncent le contraire, on respectera ce choix, sauf si ce dernier vient contredire la volonté de la base qui tranchera en dernier ressort», assurant que le SNTE veillera, de son côté, sur la transparence des votes. Répondant aux questions des journalistes, il a nié la démission de certains membres de son syndicat et confirme de nouvelles adhésions émanant de défections qui se sont opérées dans les autres organisations syndicales. «Ils sont plus de 2 000 personnes à démissionner de l'Unpef et il y en a d'autres du Cnapest», a-t-il argumenté. S'agissant de la gestion des œuvres sociales de la liste 02, Boudjenah a expliqué que cela se fera au niveau des lycées et des établissements d'enseignement moyen qui seront regroupés avec les établissements primaires dans le cadre d'une même gestion. Les commissions comporteront 9 membres en plus d'un ordonnateur, le directeur de l'établissement, et un intendant pour la gestion financière.