Bien avant la crise de l'eurozone, bien avant la crise de 2007 qu'avait provoquée la crise des subprimes, le protectionnisme des économies et les fluctuations monétaires ont depuis longtemps constitué des freins au développement des échanges commerciaux dans un cadre de libre- échange. La dernière conférence ministérielle qui s'est déroulée au mois de décembre 2011 n'a pas dérogé à la règle, comme le rapporte une dépêche de l'APS à partir de la capitale suisse. L'Afrique comme on le sait paiera le plus lourd tribut à la crise économique mondiale qui est en train de favoriser un retour au protectionnisme un peu partout dans le monde, ce qui pourrait coûter à l'économie mondiale des centaines de milliards de dollars, ont averti jeudi à Genève les ministres du Commerce, à l'ouverture de la 8e conférence ministérielle de l'OMC (Organisation mondiale du commerce). «Il y a des signes de protectionnisme un peu partout dans le monde aujourd'hui (...) mais ce serait la pire des réponses à la situation économique actuelle», a déclaré le président de cette conférence, le ministre nigérian du Commerce, Olusegun Agan-ga. Celui-ci a exhorté, à l'occasion, les 153 ministres présents à Genève à ne pas perdre de vue le fait que les règles de l'OMC ont pour but d'empêcher que les pays retombent dans une dépression comme dans les années 1930, provoquée précisément par des mesures protectionnistes. «Ce qui est le plus important, c'est que vous, ministres du Commerce, envoyez un message clair selon lequel l'ouverture (des marchés) est particulièrement importante dans une situation économique comme nous la connaissons aujourd'hui», a déclaré M. Aganga. Pour sa part, le directeur général de l'OMC, M. Pascal Lamy, a indiqué que le coût «de mesures protectionnistes importantes» pourrait s'élever à environ 800 milliards de dollars, tout en avertissant que la «tempête» que traverse l'économie mondiale risquait de s'aggraver. Confrontés à un afflux d'importations bon marché, certains pays comme le Brésil ou la Chine ont relevé leurs tarifs douaniers, afin de protéger leur production locale.