Après avoir été interrompu depuis trois mois, le procès de l'ex-président Hosni Moubarak, ses fils et son ministre de l'Intérieur a repris, hier, au Caire. Visiblement souffrant, Hosni Moubarak est arrivé à bord d'une ambulance afin qu'il ne soit transporté sur un brancard à l'intérieur de la salle d'audience pour répondre aux chefs d'inculpation dont il est poursuivi. Un important dispositif de sécurité a été mis en place pour sécuriser les lieux, le tribunal et les accusés. En effet, plus de 5 000 policiers ont été déployés autour du tribunal, installé dans une école de police de la périphérie du Caire, en coordination avec l'armée Moubarak et ses fils ainsi que son ministre de l'Intérieur et six hauts responsables sont accusés d'avoir donné l'ordre aux policiers de tirer sur la foule durant les événements du début de l'année, qui ont fait officiellement quelque 850 morts. L'ex-Président est accusé également de corruption au même titre que ses fils Alaa et Gamal. Les dernières audiences de ce procès se sont tenues en septembre. La procédure a ensuite été suspendue en raison d'une demande de récusation du président de cour, le juge Ahmed Refaat, jugé partial par les avocats des parties civiles. Le magistrat a finalement été maintenu, permettant la reprise du procès. Au moment où se déroule le procès, des affrontements ont éclaté entre les pros et anti-Moubarak à l'extérieur du tribunal. Les familles des victimes des manifestations ont brandi des pancartes sur lesquelles nous pouvons voir la photo de Hosni Moubarak entouré d'une corde de pendaison. «Nous voulons qu'il soit pendu», ont scandé les familles des victimes qui se sont rassemblées devant le tribunal. Certains manifestants ont accusé le président du tribunal de partialité envers Moubarak, demandant son changement. Plusieurs dizaines de pros-Moubarak ont agité des portraits de l'ex- Raïs, demandant sa libération. Des heurts ont opposé les deux camps, ce qui a contraint les forces de l'ordre d'intervenir pour les séparer. A l'intérieur du tribunal, le procès s'est tenu à huis clos et Moubarak est apparu calme ne répondant que «présent» à l'appel du juge. Selon, un avocat de Moubarak, la défense des victimes ont protesté contre la présence des avocats koweitiens dans la salle. Les avocats koweitiens plaident à titre bénévole en faveur de l'ex-Raïs, chose qui a soulevé le mécontentement de leurs collègues égyptiens qui représentent la partie des victimes. Ces derniers trouvent que c'est une affaire intérieure à l'Egypte, jugeant la présence des avocats du Koweït comme étant une ingérence. Ce n'est pas le cas pour les défenseurs de Moubarak qui estiment que leur client pourrait être défendu par n'importe quel avocat du monde.