Répliquant aux mesures prises par le président de la République qui a décidé d'instaurer l'état d'urgence, les islamistes ont donné trois jours aux citoyens pour faire leurs valises et quitter le nord du Nigeria. Les islamistes ont également menacé de combattre les troupes gouvernementales dans des zones où l'état d'urgence a été décrété. «Nous souhaitons aussi appeler nos frères musulmans du Sud (majoritairement chrétien) à revenir dans le Nord car nous avons la preuve qu'ils vont être attaqués», a-t-il ajouté en langue hausa, utilisée principalement dans le Nord. Le président Goodluck Jonathan a décrété l'état d'urgence ce week-end dans plusieurs zones du Nigeria contre la violente secte islamiste Boko Haram tandis que le pays entrait dans la nouvelle année avec la mort d'une cinquantaine de personnes dans un conflit entre communautés. Ces mesures interviennent après les attaques revendiquées par Boko Haram qui avaient fait une cinquantaine de morts le jour de Noël par une bombe à la sortie de la messe de la Nativité. «Nous trouvons pertinent de souligner que les soldats ne tueront que des musulmans dans les zones gouvernementales locales où l'état d'urgence a été décrété», a ajouté Abul Qaqa à des journalistes au cours d'une audio-conférence dimanche soir. «Nous les affronterons pour protéger nos frères», a ajouté Abul Qaqa, qui a déjà parlé plusieurs fois au nom du groupe. Les évêques catholiques ont appelé samedi le président à recourir à des experts étrangers pour aider les forces de sécurité dans la lutte contre Boko Haram. La communauté chrétienne nigériane a menacé de recourir à l'auto-défense si les violences se poursuivaient dans un pays divisé entre un Nord pauvre à dominante musulmane et un Sud plus riche, surtout chrétien et animiste. Boko Haram a revendiqué de nombreuses attaques, dont l'attentat suicide d'août 2011 contre le siège de l'ONU à Abuja qui avait tué 25 personnes. Le Nigeria, pays le plus peuplé et premier producteur de pétrole d'Afrique, est surtout miné par une montée des violences attribuées aux islamistes de Boko Haram. Mis sous la pression d'endiguer les attentats et attaques qui se sont multipliés, faisant des centaines de morts en 2011, le président Johathan a décrété samedi l'état d'urgence dans des zones du Nord et du Centre et annoncé la fermeture des frontières dans les régions les plus touchées par les violences. Ces mesures concernent le Niger, le Cameroun et le Tchad.