Des islamistes proches du courant salafistes tentent d'imposer la charia par la force aux habitants de la ville de Sedjnane, dans la wilaya de Bizerte. Une exta-police dite chorta islamiya a été créée pour veiller à la stricte application de la charia. Des dizaines de citoyens ont été interpellés et agressés par ces milices avant qu'ils ne soient séquestrés à plusieurs endroits de la ville. Sedjnane est le premier «émirat islamique» dans le pays, ont écrit plusieurs journaux tunisiens. Dans une déclaration à la télévision tunisienne, un citoyen a déclaré que les salafistes ont fait main basse sur la ville. «Ils m'ont agressé avec un sabre», a-t-il ajouté, exposant sa main blessé aux caméras de la télévision. Deux doigts lui ont été sectionnés et il avait à la main plusieurs points de sutures et une grande épingle. «Le groupe qui m'a attaqué m'a rejoint à la salle d es urgences et m'a menacé de mort», a-t-il ajouté. Un autre citoyen s'est exprimé, à visage caché, indiquant que les barbus ont attaqué un propriétaire d'un salon de café qui n'avait pas abdiqué à leurs ordres. «Ils ont tout saccagé détruisant tout sur leur passage», selon lui. Plusieurs citoyens surpris avec une cigarette à la main ou en dehors de la mosquée pendant les heures des prière par la dite «police islamique» ont été interrogés avant d'être enfermés dans des lieux secrets. Les agressions, les intimidations et les arrestations ont obligé des habitants de cette contrée à fuir la ville alors que les autres ne savent plus à quel saint se vouer. «Nous avons téléphoné à la police de Bizerte et aux autorités mais personne n'est venu à notre secours», a déclaré Mohamed, entouré de plusieurs habitants. «Qui pourrez nous protéger, alors que le chef du gouvernement lui-même a déclaré que le 6e califat va prendre forme en Tunisie ?», a déclaré un autre citoyen. Les groupes salafistes activent au vu et au su de tous, menaçant de mort ceux qui tenteraient de se plaindre, selon plusieurs habitants. Selon les mêmes témoins, l'ensemble des jeunes filles de la ville ont été obligées d'enfiler le «hidjab», alors que les hommes ont été interdits de consommer des boissons alcoolisées ou de fumer des cigarettes. « Nous sommes prisonniers de ces groupes», a indiqué un autre habitant aux médias. La population vit dans la terreur et ne sait pas à qui se plaindre, a indiqué un autre habitant. Hier des éléments de l'armée venant des villes limitrophes ont fait une descente dans la ville, mais les éléments du groupe s'étaient déjà éclipsés. Selon les habitants de la ville, les salafistes se sont retirés dans les maquis avoisinants, situés sur les hauteurs de la ville. La situation à Sedjnane est préoccupante, selon les habitants de cette contrée, qui ne savent plus à qui s'adresser. Et ce n'est pas uniquement dans la ville de Sedjnane que les Salafistes tentent de s'imposer, plusieurs régions du pays sont sous le contrôle des islamistes, ont rapporté plusieurs canaux d'informations tunisiens.