Que s'est-il passé dans la soirée de ce dernier mercredi au poste de sécurité des Douanes de Aïn Guezam sous la compétence territoriale de la direction régionale des douanes de Tamanrasset au point de provoquer une tuerie ? La question reste posée après l'assassinat de 2 agents douaniers, L. Mahfoud et M. Bourzena tous deux âgés de 23 ans et fraîchement sortis de la promotion des douaniers de 2010 à Tamanrasset. Chargés du contrôle, ils ont été abattus le même jour, l'un après l'autre à coups de kalachnikov par leurs collègues alors qu'ils étaient à leur poste de travail pour la nuit. Si le premier avait été abattu à bout portant, le second c'est d'une rafale tirée dans le dos qu'il sera mis fin à ses jours. L'assassin s'est par la suite rendu au poste de la police des frontières d'Aïn Guezam pour se constituer prisonnier. Un troisième douanier, avait miraculeusement échappé à la mort. Il avait réussi à semer le tueur qui le poursuivait avec l'intention d'attenter à sa vie. Ces deux crimes s'ajoutent à ceux intervenus il y a un peu plus d'un mois à Tin-Zaouatine dans la même wilaya lorsque, dans des conditions énigmatiques, un douanier tua avec son arme de service un de ses collègues et blessa mortellement un autre. Du côté des services de sécurité de la wilaya de Tamanrasset contactés par téléphone, l'on a confirmé les faits. On s'est toutefois refusé à toute autre déclaration. C'est ce même refus qui a essuyé notre contact avec la direction régionale des Douanes de Tamanrasset où il était impossible d'avoir le premier responsable. «Il est absent» nous a-t-on sèchement répondu avant de raccrocher. Ces assassinats interviennent à quelques jours de la célébration, le 26 janvier prochain, de la journée mondiale des Douanes. Selon des sources crédibles, cet événement est prévu pour être célébré à Tamanrasset en présence du directeur général de l'institution des Douanes algériennes. Dans le milieu douanier, l'on n'arrive pas à expliquer les quatre assassinats. Pour les uns, il s'agirait d'actes commis par deux agents de contrôle de douane (l'un à Tin Zaouatine et l'autre à Aïn Guezam) soumis à une terrible pression dans une région où, en raison de l'insécurité qui règne aux frontières avec le Niger, toute baisse de vigilance coûterait chère. D'autres parlent de règlement de compte, d'autant que l'auteur des deux derniers assassinats serait un proche de la victime abattue il y a plus d'un mois par un de ses collègues à Tin Zaouatine.