«La protection et la valorisation du patrimoine immatériel en Algérie» est le thème d'un atelier de formation destiné aux journalistes qui s'est déroulé, hier, au palais de la culture Imama de Tlemcen. Cette rencontre organisée par le ministère de la Culture vise non seulement à exposer le savoir-faire mais encore à former les journalistes désireux d'approfondir leurs connaissances dans le domaine du patrimoine culture. Intervenant lors de son intervention, le Dr Ouiza Galleze, chercheur au Centre national de recherches préhistoriques, anthropologique et historique, a mis l'accent sur le rôle et la sauvegarde du patrimoine considéré comme un héritage légué par les générations qui nous ont précédés. En précisant, dans ce sens, que la sauvegarde du patrimoine culturel est donc le réapprentissage d'une somme de connaissances, de représentations et de pratiques fondées sur la tradition dans différents domaines qui donnent une véritable signification de rattachement à l'identité culturelle détenue par une personne ou un groupe de personnes dans un lieu donné, quel que soit son importance, ville, village ou douar et ce, au niveau national ou en relation avec les autres pays. L'oratrice a fait savoir également, que l'importance du patrimoine immatériel ne réside pas tant dans les manifestations culturelles elle-même que dans la richesse des connaissances et de savoir-faire qu'il transmet d'une génération à l'autre. «Cette transmission du savoir a une valeur sociale et économique pertinente pour les groupes sociaux minoritaires comme pour les groupes sociaux majoritaires à l'intérieur d'un état», a-t-elle encore expliqué. Mme Galleze a, par ailleurs, souligné que le patrimoine culturel immatériel est chargé de richesse et des sens, des mythes et légendes, des rites religieux, des traditions littéraires, des arts culinaires, des spécificités vestimentaires. « On y trouve aussi, les récits historiques, les contes, les fables, les maximes, les proverbes, les sentences ainsi que les jeux traditionnels et tous les savoir-faire qui traduisent les gestes de l'artisanat, les pratiques dans l'agriculture et les cultes, notera l'intervenante. Elle a tout de même souligné que la langue comme étant un vecteur du patrimoine immatériel est l'écrin dans le quel doit se mouvoir cette dimension de protection et de conservation, révélant que la différence des langues façonne la transmission des histoires, des poèmes et des chants et affecte leur contenu. «La mort d'une langue se traduit inévitablement par la perte définitive des traditions», a-t-elle encore poursuivi. Abordant le sujet des sites archéologiques et préhistoriques qui font partie du patrimoine culturel, Mme Galleze a donné quelques exemples sue le site archéologique du Tassili, dans le Sahara central, et l'ahellil du Gourara, inscrit en 2008 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel. «L'ahellil a été découvert par Mouloud Mammeri en 1978, où de vieilles chanteuses à Charouine (Timimoun) chantaient un patrimoine culturel classé en 2005, après 30 ans de travail acharné», précisera l'oratrice. Elle a, par ailleurs, mis l'accent sur les différentes conventions engagées pour la protection et la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. En notant que la convention d'octobre 2003 pour la sauvegarde de ce patrimoine met l'accent sur la reconnaissance légale des expressions et des traditions sans distinction hiérarchique, elle se concentre principalement sur les activités de sauvegarde et sur l'échange de bonnes pratiques, plutôt que sur le système de liste, indiquera- t- elle. S'agissant de la protection et la conservation du patrimoine naturel, Mme Galleze a précisé que la convention Ramsar 2004 est engagée pour conserver les caractéristiques vitales de la biosphère. «Actuellement, l'Algérie environ 60 sites naturels», conclura notre interlocutrice.