Les associations nationales algériennes semblent être dans un processus d'éveil et de prise en charge forcenée de leurs droits et de leur avenir. Leur dernière sortie, majoritairement des associations de l'ouest algérien, à travers une déclaration intitulée «La nouvelle loi associative, un frein à l'action citoyenne», en est la meilleure illustration. Jusque-là, rien qui offusque l'esprit de l'action militante en faveur de la chose démocratique, le texte de la déclaration ayant d'ailleurs un contenu à l'accent pertinent et au contenu profond. En fait, la tare, elle, se trouve, non pas du côté des associations algériennes, mais plutôt du côté de la fondation Friedrich Ebert qui s'estime en droit de relayer cette déclaration en s'en faisant le média postal à travers Facebook et d'autres réseaux. Lorsque vous recevez ladite déclaration, vous vous étonnez de constater que l'expéditeur est la fondation Friedrich Ebert, et non les associations concernées qui, par ailleurs, n'ont pas chargé cette fondation de faire ce travail, ayant elles-mêmes diffusé la déclaration en question. Cela nous mène à aborder la lancinante question des tentations et des tentatives d'ingérence des ONG et autres organisations, dont certaines relaient en fait des services secrets de puissances étrangères, dans les affaires internes de l'Algérie. Rien qui hérisse plus l'Algérie et les Algériens que cette tendance à vouloir se substituer aux citoyens et aux organisations civiles de ce pays sur des questions de devenir démocratique. Un phénomène à la mode depuis l'avènement du «Printemps arabe» et par rapport auquel certaines ONG internationales et leurs relais locaux ont envie de croire qu'il serait algérien aussi. Parmi ces associations qui prétendent aider à la construction de sociétés démocratiques dans le monde et qui sont en fait affiliées et en intelligence avec des services d'espionnage et de subversion de puissances étrangères, le National democratic institute (NDI), en relation avec la CIA, et actuellement très étroitement au chevet de ce qui se passe dans le monde arabe, avec ses propres émissaires, ambassadeurs et relais locaux. L'ONG suisse Trial n'est pas en reste, qui affiche le principe de mobiliser autour de la traque à l'impunité où qu'elle soit, alors que les mécanismes qu'elle met en branle ne servent qu'à exercer davantage de pression sur les pays pauvres et autres pays en proie à l'instabilité sociale. Ce qui est perdu de vue au sein des opinions publiques occidentales, c'est que ces associations prétendument sans tache et parfaitement au service de nobles causes, reflètent, par leurs positions à sens unique, le sens des rapports de force qui se sont imposés depuis la première guerre du Golfe à ce jour, à travers une politique et une vision de la justice qui se pratiquent selon le deux poids, deux mesures. Laquelle de ces associations iraient aujourd'hui appeler au jugement des responsables américains, britanniques et israéliens, les deux premiers étant à l'origine du plus grand mensonge criminel des temps modernes et les derniers, responsables, devant l'humanité entière, d'un génocide en marche contre tout un peuple. Lorsque la fondation Friedrich Ebert et les autres associations qui prétendent militer noblement pour le bien des sociétés humaines, commenceront à afficher un sens aigu de la justice et de l'équité, elles auront alors, peut-être, le droit de se mêler des affaires des autres.