Ce que nous avons vu est absolument effarent et inquiétant : la très belle côte est de la ville de Bou-Ismail est devenue le repaire des voyous. En nous rendant avec le président de l'APC, d'obédience FLN et opposant à la ligne de son parti, notre attention a été attirée tout d'abord par l'état du sentier qui ressemble à celui d'un tracé de moto-cross. Le plus alarmant est que sur un parcours de plus de 2 km de part et d'autre de la route, des milliers de tonnes de gravas de toutes sortes jonchent le terrain. Pour couronner le tout, des centaines de canettes de bière et de bouteilles de vin sans oublier les sachets de détritus et les bouteilles en plastique qui obstruent le rivage tout en lui donnant un aspect des plus hideux et pourtant nous n'étions qu'à quelques kilomètres de la capitale. Cette situation dramatique doit impérativement attirer les autorités locales et bien évidemment la Direction de l'environnement qui, faut-il l'avouer, ne joue pas son rôle pour éradiquer cette forme sauvage de décharge qui pollue l'environnement et met en danger non seulement l'équilibre écologique mais à court terme, c'est la faune et la flore marine qui vont en pâtir. Cette situation a connu déjà des retombés négatives du fait que plusieurs fois, la station de dessalement située dans le périmètre de cette décharge à ciel ouvert a été bloqué par les bouteilles de plastique qui s'engouffrent dans la tuyauterie qui aspire l'eau de mer en direction de la station de dessalement avec tous les effets pervers que cela peut engendrer. Par ailleurs, durant notre halte nous avons remarqué que les agents désignés procédaient à l'acquittement d'une somme de 400 DA par véhicule pour y subir ce contrôle mais sur le ticket qui nous a été remis figure le nom de l'APC de Bou-Ismail mais aucun cachet n'a été apposé. En outre, selon nos deux interlocuteurs, ce coin est réputé très dangereux du fait que beaucoup de personnes se sont fait agressées à l'arme blanche et dépouiller de leurs biens, vu que la majorité des ivrognes de la ville se donnent rendez-vous sur se site. Ne serait-il pas judicieux de nettoyer cet espace tout en installant des commodités afin de recevoir les automobilistes et leurs familles ainsi que de placer des gardiens en construisant des guérites pour empêcher les camions de déverser les gravas et les payer grâce au pactole de l'argent récolté par la mairie. Autre fait marquant à la limite du boulevard du front de mer de la ville de Bou-Ismail en direction de l'Est et qui jouxte le sentier pour aller à «la paillote», des tonnes de sacs poubelle recouvrent la route, avachissant un cadre naturel pittoresque. Enfin, la police et la gendarmerie doivent nécessairement procéder à des rondes pour prévenir non seulement les agressions mais la malveillance des entreprises qui déchargent leur grava n'importe où. Nous attendons la réaction des autorités locales car il s'agit de la préservation de l'environnement.