Les dirigeants syndicaux du Nigeria, en conflit avec le gouvernement en raison de la brusque hausse du prix du carburant, ont brandi la menace de reprendre lundi la grève générale, faute d'accord entre les deux parties au cours de négociations sur cette question, tenues à Abuja. Les deux principales confédérations syndicales du Nigeria, le Nigeria Labour Congress (NLC) et le Trade Union Congress (TUC), ont pris part samedi soir à la présidence à Abuja à des négociations destinées à mettre un terme à la grève générale, lancée le 9 janvier, et éviter qu'elle ne s'étende au secteur pétrolier dans le premier pays producteur de brut en Afrique. Cette réunion était consacrée à la hausse du prix des carburants décidée par le gouvernement du président Goodluck Jonathan, à la recherche de fonds pour moderniser les infrastructures du pays. Cette décision a été vivement dénoncée par la majorité des Nigérians qui vivent avec moins de deux dollars par jour. A l'issue de ces discussions, le président d'une puissante centrale syndicale nigériane, le Nigeria Labour Congress, Abdulwahed Omar, a déclaré : «la réunion n'est pas dans une impasse, mais nous ne sommes pas parvenus à un compromis». Quant à l'éventuelle fermeture des plateformes pétrolières, ce dirigeant syndical a assuré : «Nous abordons ce problème de façon graduelle. Nous donnons toujours une chance à la paix», mais il a d'autre part brandi la menace d'une reprise de la grève générale lundi faute d'accord avec le gouvernement d'ici là sans toutefois préciser si un autre tour de négociations était prévu ce dimanche.