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Nigeria : la violence confessionnelle a fait de nouveaux morts Les syndicats des travailleurs suspendent leur grève en attendant la reprise des négociations avec le gouvernement
La contestation au Nigeria a marqué une pause hier, après l'annonce par les syndicats des travailleurs d'une reprise probable des négociations avec le gouvernement d'Abuja, appelé à revoir sa décision de supprimer les subventions publiques du carburant. Les travailleurs nigérians ont ainsi décidé de marquer une pause durant deux jours (samedi et dimanche), et réfléchir en même temps sur la manière de contraindre le pouvoir d'Abuja à revenir en arrière. «De nombreux facteurs ont amené les organisateurs à dire que nous pouvons faire une pause pendant le week-end et faire le plein d'énergie», a déclaré hier, lors d'un rassemblement à Abuja, Le président de la grande confédération du Congrès des travailleurs du Nigeria, Abdulwahed Omar, repris par les médias. Jeudi, le gouvernement n'a pas réussi à convaincre les syndicats grévistes, qui lui ont accordé une nouvelle chance pour aujourd'hui. Les pourparlers entre les deux parties en conflits devront reprendre ce matin mais si aucun accord n'est pas trouvé d'ici lundi, le risque de voir d'autres secteurs d'activité paralysés n'est pas à écarter. La peur pèse surtout sur le secteur pétrolier qui pourrait subir les conséquences de cette grave crise qui secoue le pays, pourtant classé au premier rang des pays producteurs du pétrole brut en Afrique. Plusieurs manifestations ont été organisées dans les rues du pays, et ce mouvement de protestation inquiète aussi les multinationales qui profitent sans contrepartie réelle du pétrole nigérian et violent également l'environnement, surtout dans le Delta du Niger, riche en ressources naturelles. Avec ses 160 millions d'habitants, le Nigeria doit aussi gérer les problèmes liés aux conflits ethniques et religieux. Hier encore, plusieurs attaques contre les lieux de cultes, aussi bien musulmans que chrétiens, dans le Nord que le Sud du pays. Plusieurs mosquées et des églises ont été la cible d'attaques qui ont provoqué des incendies mais aussi causé des morts, sans compter le nombre de blessés. Les attaques contre les églises sont attribuées à la secte radicale des Boko Haram, qui veut instaurer la Charia dans l'ensemble des Etats du Nord, majoritairement musulman. Cette secte conteste aussi le pouvoir central à Abuja et cherche également à le renverser au nom de la loi islamique. Mais des chrétiens radicaux sont aussi derrière les attaques perpétrées contre les mosquées, en signe de représailles contre les violences subies par leur communauté dans le Nord du pays. Jonathan Goodluck, premier président du Nigeria à appartenir à une minorité ethnique de confession chrétienne, les Ijaw, est accusé d'être aux ordres de Washington. Outre donc les problèmes économiques et sociaux qu'il doit gérer, le président du Nigeria est obligé de faire face cette violence religieuse qui n'a cessé de faire des victimes depuis des décennies. M. Jonathan a décrété l'état d'urgence dans plusieurs Etats du Nord et a envoyé des renforts pour empêcher de nouveaux affrontements entre les deux communautés. Ces mesures ne suffisent toutefois pas à mettre fin à un conflit qui s'avère être plus profond qu'on ne le pense. Le dialogue entamé entre les chefs religieux au Nigeria a été de courte durée. L. M.