Dahou Abdelkader, un policier résidant au douar Al-Alma, daïra de Tighennif, wilaya de Mascara, dont le dossier médical a été transféré à la Cnas de Mascara, est en train de mourir à petit feu. L'affaire Dahou Abdelkader ressemble à un véritable roman policier ou du point de vue social, le rôle que joue ou devrait jouer l'Etat dans la prévention et la couverture du risque maladie des fonctionnaires et autres travailleurs ainsi que pour les bénéficiaires de voir leurs besoins satisfaits. La couverture du risque maladie des fonctionnaires, tous secteurs confondus, justifie l'intervention des pouvoirs publics dans le secteur de la santé, en ce sens que la fonction de l'assurance est d'indemniser, loin de la lourde bureaucratie administrative dont est victime le fonctionnaire de police Dahou Abdelkader. La complexité de la réglementation et son application méticuleuse par certains médecins conseils feront basculer notre modeste patient dans la douleur et une mort lente. La Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés, agence de la wilaya de Mascara, a adressé une notification de suspension ou de suppression d'une pension d'invalidité sous le numéro de référence 1569/2009. Le comble est que toutes ces tracasseries, ces multiples échanges de correspondances, ces procédures, tout ce temps inutile, que ce soit pour le médecin conseil ou pour les médecins qui soignent le patient en question, n'influent en termes d'économies censées les justifier que pour des sommes dérisoires par rapport aux vrais problèmes. Tout ceci n'est qu'un rideau de fumée destinée à masquer l'impéritie du système, et dont le policier Dahou Abdelkader illustre abondamment cette perversité. Cette perversité doit être dénoncée haut et fort et dont sûrement le directeur général de la Sûreté nationale n'a pas eu vent de cette grave affaire. La «loque humaine» qu'est devenue ce policier, abreuvé à longueur d'année, à l'instar des autres malades contrôlés, comme nous tous, par les courriers circulaires de la Cnas pour leur signifier la procédure a leur encontre et dont le vocable ne leur est pas toujours entièrement explicite. L'assuré a épuisé les 300 indemnités journalières et fut admis en invalidité catégorie une par la commission de reforme de la DGSN. En date du 22/09/2009, le comité médical de l'agence a procédé a une prolongation de l'invalidité catégorie une, plus fin d'invalidité le 31/12/2009. L'assuré, qui a déposé par la suite une demande de recours, vu les nouvelles modalités, est passée devant la commission d'invalidité le 19/10/2009. L'examen du dossier fera ressortir que dans la forme et dans le fond, la mention admis a été apposée au dossier du patient. La décision de la commission d'invalidité lors de cette séance du 19/10/2009 qui a procédé à un changement de la catégorie une à la catégorie une, donnant une date limite jusqu'au 31/12/2009. Pour être plus explicite dans cette affaire qui dévaste les quatre étages de la pyramide depuis le médecin conseil et son équipe en charge du contrôle et dont l'entretien de type policier, remplissant à la fois les fonctions d'enquêteur, de juge d'instruction et de procureur pour faire parallèle avec la justice, ont notifié au policier ou du moins ce qui en reste de cette homme, une décision de suppression de pension d'invalidité avec obligation de reprendre le travail au sein de son corps d'origine. Pour les médecins enquêteurs de la Cnas, le policier sujet à ces divers admonestations a contracté la maladie dans le corps de la Sûreté nationale, et que c'est à son employeur, c'est-à-dire la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) de prendre en charge son élément. Sans emploi, sans pension d'invalidité ni couverture sociale, le policier, ou l'ex-policier, avec cinq enfants à charge, détenteur de la carte d'invalidité de police avec un taux de 80%. Sujet à une véritable partie de ping-pong administrative, le policier Dahou Abdelkader, qui a fait l'objet d'une expertise médicale en date du 29 septembre 2010 par le service central de santé de l'action sociale et des sports, bureau des expertises médicales, mentionne noir sur blanc et en ces termes : «L'intéressé est inapte à reprendre ses fonctions de policier.» Le 8 octobre 2010, dans un procès-verbal de notification émanant de la Sûreté de daïra de Tighennif sous le numéro 9 354 et agissant sur les directives de la direction des ressources humaines, service du contentieux, suivant télégramme officielle numéro : 51795, lui recommandant que «l'expertise médicale du médecin psychologue dépendant de la Direction générale de la Sûreté nationale a émis une motion défavorable quant à votre réintégration dans le corps de la Sûreté nationale. De ce fait, votre dossier sera différé à la Cnas Mascara, pour une prise en charge». Dans cette affaire confuse, on ne peut plus soumettre le problème à l'échelon supérieur, non seulement la réglementation est profuse, complexe et souvent imprécise où des parties dans ce contexte écœurant s'arrogent le droit d'interpréter la réglementation dans le sens qui leur convient et d'exiger dans cet exemple inhumain, plus que ce que la loi prévoit. Victime d'un abus de faiblesse, le policier Dahou Abdelkader, vaincu par la maladie, est trop faible pour se défendre et résister à la manipulation et à une bureaucratie aveugle. Il y a plus pauvre que les pauvres ou les cinq enfants Dahou et leur chétive mère qui sont devenus au fil du temps et des bévues des hommes, des personnes vulnérables, en quête d'un introuvable pain quotidien, et ce, depuis presque trois années, vivant ainsi dans la misère la plus totale.