Eternel casse-tête des dirigeants successifs à la tête du doyen des clubs de l'Est : comment faire admettre aux dizaines de milliers de supporters que leur club fétiche devra se contenter de jouer le maintien parmi l'élite, du moins pour la première saison ? S'il y a une constante concernant le CS Constantine, c'est bien sa propension à faire l'ascenseur entre les deux divisions nationales, et ce depuis un bon quart de siècle. Il est clair qu'après chaque accession, le non-respect de la phase d'adaptation nécessaire, ainsi que l'absence de remaniement systématique de l'effectif et de l'encadrement administratif et technique n'ont pas permis au Vert et Noir de s'assurer une place stable au premier palier. La présente saison ne fait pas exception : l'enthousiasme d'une accession réalisé avec grand panache a laissé place à d'assez grandes espérances. Cette pression du public, présente dès l'entame du championnat, n'a pas été sans jouer de mauvais tours au staff technique en place, et l'on assista, à peine le premier match joué, au départ du coach brésilien Dos Santos, lequel bien qu'officiellement intervenu pour raisons de santé, n'en a pas moins suscité des remous au sein de la famille clubiste, certaines voix (toujours les mêmes !) n'hésitant pas à dénoncer «le manque de sérieux dans la préparation de l'équipe durant l'intersaison»… Deuxième acte, la polémique née suite aux déclarations faites à la radio locale par l'homme le plus influent au sein du club, Mohamed Boulhabib, suite à une série de mauvais résultats, et dans laquelle ce dernier avait qualifié le football développé par les poulains du remplaçant de Dos Santos à la barre technique, en l'occurrence Rachid Bouarrata, de « jeu du début des années 1990», affirmation qui a fait monter au créneau le «Docteur» lequel avait violemment réagi par presse interposée, mais une victoire arrachée face à la puissante Entente de Sétif mettra fin à la mésentente. Dans les deux cas, la pression du public a été déterminante, et des décisions impromptues telles que celle de laisser partir un entraîneur émérite (le palmarès de Dos Santos compte, entre autre, deux titres de Ligue des champions africaine !) avaient été prises dans le but de «calmer» des supporters déchaînés. Ceci dit, ne fallait-il justement pas opérer un travail pédagogique en direction de ces derniers et leur expliquer que leur attitude pouvait être préjudiciable au club du moment qu'il doit passer par une phase d'adaptation au championnat de Ligue 1, et qu'il ne servait à rien d'insulter les joueurs et les encadreurs au moindre faux-pas ? S'il est vrai que la structuration des supporters pose problème, d'autant plus que la multitude de comités existant souffrent d'un flagrant manque de représentativité, il est tout autant vrai qu'un autre acteur, en l'occurrence la presse spécialisée, au vu de son impact sur les foules, a un rôle à jouer, seulement, quand certains correspondants se montrent encore plus chauvins que le plus irréductible des supporters, alors que d'autres sont sous la coupe directe de dirigeants plus occupés à louer les mérites des responsables locaux qu'à essayer de faire passer un message positif, on se dit que le changement n'est pas pour bientôt… Espérons que la dernière déconvenue face à la JSM Béjaïa sera mise à profit par les décideurs pour faire passer l'idée que le seul moyen d'assurer au CSC un destin pérenne dans ce championnat est une adaptation progressive aux conditions spécifiques de ce dernier. A voir n Al Jazeera sport + 9 : Libye – Zambie à 17h n Al Jazeera sport + 9 : Guinée équatoriale – Sénégal à 20h