Qui a dit que la guerre était finie en Libye ? Si le pays est déchiré par les affrontements inter-révolutionnaires, voilà les combattants de Kadhafi qui refont surface. La ville de Beni Walid se trouve sous le contrôle des combattants de Kadhafi, qui l'ont investie après avoir décimé une base des ex-rebelles. Le président du CNT qui a apporté hier un démenti à ses informations a été vite désavoué par le chef des thouars qui a fuit la ville, indiquant que Beni Walid est entre les mains des Kataïb de Kadhafi. Selon des témoins des avions de guerre survolait la ville de Beni Walid. Pour l'instant, aucune information n'a filtré pour savoir s'il s'agissait des avions de l'Otan ou de l'armée liée au CNT ? Les déclarations de Mustapha Abdeljalil à travers les écrans d'Al Jazzera confirment bel et bien que le Conseil national de transition ne contrôle pas le pays. La preuve, Abdeljalil a indiqué que des ex-rebelles s'affrontaient à Beni Walid, en raison d'un malentendu entre les ex-rebelles. Malheureusement, sur le terrain, la situation est tout autre. Le chef de la brigade des ex-thouars à Beni Walid qui a corrigé le premier responsable du CNT, déclarant, je cite : «Nous avons été attaqués par des combattants de Kadhafi et nous avons subi des pertes énormes.» Ce dernier a été interviewé par la presse à quelques kilomètres de la ville de Beni Walid et n'a pas manqué d'ajouter qu'au moins dix ex-révolutionnaires ont été tués dans l'attaque, alors que plus de 30 autres ont été blessés. Le chef de la brigade du 28 Mai, la plus importante à Beni Walid, a déclaré qu'il avait à maintes reprises informé ses supérieurs que la ville de Beni Walid n'a pas été totalement libérée mais en vain, a-t-il expliqué. Selon des témoignages, des pro-Kadhafi brandissant des drapeaux et des portraits de Mouammar Kadhafi défilent dans la ville. Ce n'est pas uniquement à Beni Walid où les hommes de Kadhafi ont refait surface, des combattants de l'ancien régime ont réapparu dans plusieurs régions du pays. Cette décision intervient au moment où la contestation contre le Conseil national de transition gagne du terrain. Les protestataires réclament la démission des dirigeants du CNT, mais Mustapha Abdeljalil a prévenu qu'une telle mesure provoquerait une guerre civile dans le pays. Mustapha Abdeljalil a prévenu dans une interview accordée à la télévision libyenne qu'une «démission du Conseil conduirait à une guerre civile». Ces vives contestations ont conduit dans la même journée à la démission du numéro deux du régime de transition, Abdel Hafiz Ghoga. Les jeunes lui reprochent son opportunisme et d'avoir fait parti du régime de Mouammar Kadhafi. Sa démission n'a pas calmé les contestataires qui comptent beaucoup d'étudiants. Des milliers de manifestants se sont réunis dans le centre de Benghazi pour exiger la libération de leurs camarades interpellés ces derniers jours. Au moins une personne a été tuée et cinq blessées dans la nuit de dimanche à lundi dans des affrontements à Tripoli entre un ex-prisonnier et d'anciens rebelles, ont indiqué une source hospitalière et des témoins. A Tripoli, un homme a été tué et cinq autres ont été blessés, dont l'un se trouve dans le coma. Excédés par les agissements d'un ex-détenu condamné dans une affaire de meurtre et libéré au début de l'insurrection libyenne par le régime de Mouammar Kadhafi, les thouars (ex-rebelles) du quartier de Fachloum ont tenté de l'arrêter mais se sont heurtés à une résistance farouche, selon des témoins. L'ex-prisonnier et son frère se sont réfugiés dans leur maison et ont tiré avec différents types d'armes, dont des roquettes RPG, des armes automatiques et des grenades, selon des habitants du quartier. Les deux hommes ainsi qu'un ex-rebelle auraient été tués, selon les témoins. Les thouars ont repris le contrôle au bout de deux heures de combats. Ils ont même refusé l'aide de l'armée parce qu'ils ont préféré s'en occuper eux-mêmes. En somme, pour ceux qui ont cru que la guerre était finie en Libye se trompent énormément. A l'heure où nous mettons sous presse, la ville de Beni Walid est toujours sous le contrôle des combattants des pro-Kadhafi.