Le Ghana a réussi à faire trouver à la 25' de jeu le chemin des filets à cette balle qu'a fait décoller du point de corner gauche le jeune ailier Gyan contre le Botswana, mardi, lors de sa première sortie en Coupe d'Afrique 2012. Lui, c'est ce défenseur Jonathan Mesbah, le stoppeur de l'Olympique Lyonnais qui est l'artisan de cette victoire. Pas de commentaire à faire, sinon que le Ghana, ce vice-champion d'Afrique, n'a pas fait dans la dentelle et a, une fois de plus, séduit comme lors de la Coupe du monde 2010. Cette équipe, faut-il le rappeler, est formée de joueurs professionnels qui évoluent dans des clubs européens à l'image du gardien de buts Adam Kwarasey de Stromsgodset (équipe norvégienne de football basée à Drammen) qui fait le bonheur de ce club professionnel. Il y avait de très belles actions menées de bout en bout pour garder en haleine les milliers de supporters présents dans cette immense galerie. Nous avons eu droit à un réveil presque parfait du football africain à travers cette rencontre. Il y avait eu de l'accélération de balle, du respect du schéma collectif, un peu d'agressivité mais la sportivité n'a pas échappé aux joueurs, c'est en fait toute cette mécanique qui a produit du beau football. Disons que le score n'a pas été le fruit du hasard mais d'un travail de professionnels. C'est dire que ce n'était sûrement pas les 90' de formation ni d'école pour l'une ou pour l'autre équipe. Les tirs très bien travaillés, les buts déviés à l'ombre des poteaux et les cafouillages qui se multiplient au niveau des deux camps illustrent parfaitement l'engagement physique des deux équipes et surtout cette détermination à aller jusqu'au bout du but à l'image de Jerome Ramatlhakwana, le buteur maison qui avait placé un coup de tête au second poteau. John Boye, le joueur du Stade rennais avait volé au secours de son gardien, et de manière spectaculaire, pour freiner la course du ballon sur sa ligne. La seconde période était plus électrique, plus offensive avec des débordements qui mettaient encore en valeur cette belle affiche, des dribbles, des appels de balles et des tirs souvent bien cadrés. L'on s'acheminait vers la 70' lorsque John Mensah étouffe une contre-attaque adverse en accrochant son vis-à-vis, alors qu'il était en position de dernier défenseur. L'arbitre sénégalais, Badara Diatta, n'a pas hésité au moment de sortir le carton rouge. Aucune réaction, aucune protestation, ce qui confirme le niveau de la sportivité qui régna sur la pelouse. Les Botswanais ont fourni une belle prestation, n'ont pas lâché d'une semelle les Ghanéens, ils y avaient crus jusqu'au dernier coup de sifflet final. Une chance reste collée à leur maillot, ils doivent l'exploiter ce 28 janvier à Franceville contre les Guinées alors que les Blacks Stars affronteront le Mali. Ce Mali qui déroute tant d'équipes ! Dans la soirée, et sous les mêmes projecteurs du stade de Franceville, c'est un autre duel qui a eu lieu, celui de deux bons voisins, le Mali à la Guinée. Deux formations que dirigent chacune d'elle, des entraîneurs français, en l'occurrence Alain Giresse et Michel Dussuyer. Cet air de voisin nous fait rappeler 2004, la dernière rencontre de la phase finale. Au coup de sifflet, les deux équipes montraient qu'elles refusaient de donner un coup de gomme à leur confrontation, au contraire, il fallait élever le niveau de jeu et maintenir tout au long de la rencontre, une juste pression sous la couverture d'un suspens. Sur le terrain, il y avait forcement deux entraîneurs, deux méthodes différentes et deux promesses identiques, celle de vaincre et de galvauder les trois précieux points. Les Maliens qui n'ont jamais perdu un premier match de phase finale de la CAN, connaissent leur adversaire et savent par où il faut attaquer pour venir à bout de la défense. Les Guinéens, quant à eux, ont vite trouvé la faille pour mener la balle jusqu'au 18 m et injecter une première alerte. Les auteurs de ces débordements ne sont autres que les virevoltants Bangoura, Lassana et Ismaël. Les Maliens ne se laissent pas déboussoler, maintiennent une pression sur leurs adversaire et arrivent à réussir des échappées intelligentes qui faillirent faire tomber le mur défensif ghanéen. C'est un peu ce qui s'est passé à la 32', suite à un excellent travail de Modibo Kéita, qui profita d'un mauvais renvoi de la balle qui profite à Bakaye Traoré qui, d'un missile à l'entrée de la surface de réparation, trouve l'ouverture (1-0). Enervés, les Guinées n'ont pas accepté ce but qui vient de remettre en cause leur chance de passer aux quarts de final. Un autre travail plus technique est vite mis en marche. La relance est plus façonnée, donne un peu plus de chance pour remettre le compteur à zéro. Des contre attaques se multipliaient, mais la précipitation reste le piège central. Résultats : les tirs passent à côté de l'égalisation, notamment aux 34e et 42e minutes, menées par Ismael Bangoura et Kamil Zayatte, lesquels sont moins chanceux. La seconde période, plus animée, plus technique et plus collective pour les deux équipes, déboucha sur un test grandeur nature sur des tirs plus recherchés à mettre sur la balance pour une juste égalité des choses. Dans le football, la hargne et l'envie comptent au moins autant. Nous garderons de cette magnifique action où le jeune guinéen Balde qui avance balle au pied, élimine toute la défense et d'une superbe feinte de corps poussée d'un joli crochet, déstabilise le gardien et perd de justesse son duel avec Diakité alors que tout monde croyait à l'égalisation. Quelques minutes plus tard, encouragé par cette action, c'est autour de Traoré de foncer droit vers les buts adversaires, lequel d'une frappe sèche, pousse le gardien au fond des filets alors que la balle, elle, est allée mourir en corner. Les Guinéens n'abandonnent pas la partie, ne lâchent pas, poussent, insistent, entreprennent mais ne trouvent pas la faille qui puisse leur permettre d'égaliser. Ce fut une très belle rencontre qui redonne un peu plus de tonus à cette CAN-2012, les autres rencontres devraient relever le défi, à savoir ne pas décevoir.