A l'instar des autres régions d'Algérie, la wilaya de Bordj Bou-Arréridj a été affectée ces derniers jours par d'importantes perturbations climatiques donnant lieu à des précipitations et des chutes de neige. Celles-ci ont sensiblement perturbé la circulation sur certaines routes nationales, wilayales et communales en isolant complètement plusieurs villages. La baisse de température que connaît la région a accentué la souffrance de certains habitants, manquant d'équipements adéquats pour faire face à cet aléa climatique, surtout que l'enneigement a touché cette semaine une grande partie de la wilaya. La forte mobilisation des équipes de déneigement ainsi que les multiples interventions des chasse-neige ont très peu contribué au dénouement de la situation. Hier, l'autoroute Est-Ouest a connu sa première fermeture au niveau de la localité de Zenouna, dans la commune d'El Achir. La RN5 a, elle aussi, été fermée à la circulation au niveau de la localité de Aïn Defla, entre El Achir et Mansourah. La RN76 entre Zemoura et Guenzet, la RN106 au niveau de Theniet Nasr, la RN103 entre Khelil et Bir Kasdali, le CW 42 au sud de Ghailassa et Tagueliait, le CW43 entre Thenit Nacer et Djaâfra, le CW44 qui relie Djaâfre à Ouled Dahmane, le CW42S reliant Ghailassa à Tegueliet, le CW41 entre Bendaoud et Mesdour sont depuis samedi dernier fermés. Plusieurs communes et villages ont été isolés tels que Djaâfra, Thiaroussine, Theniet Anaser, Zemmourah, Aïn Defla, Bendaoud, Teffreg, Tassamerth et Warassen. Si cette situation exceptionnelle a fait le bonheur des paysans de la région qui ont longtemps attendu cette poudre blanche pour espérer une bonne année agricole, force est de constater que ce bonheur n'est pas du tout partagé par de grandes couches de la population qui souffre en silence, dignement, faisant face à des dépenses supplémentaires pour aller chercher une bouteille de gaz butane ou acquérir du bois de chauffage, adapter sa nourriture aux exigences du climat et faire face aux risques de rhumatismes et de pathologies accentuées par ce froid glacial. Les premières doléances viennent de ces villageois isolés sans gaz et qui commencent à manquer de produits de première nécessité. La lutte contre le froid a un prix qui désavantage tous les employés dans cette belle province par rapport aux autres. Le prix du gaz butane et du bois de chauffage est en hausse constante, et ce n'est pas un luxe, c'est une nécessité. Pour Akli, un paysan de la région montagneuse de Djaâfra, si les précipitations du mois de janvier sont certes une chance formidable pour l'agriculture dans une région justement à vocation agricole et dont plusieurs endroits ont été sinistrés des années durant des suites d'une sécheresse endémique, il souligne qu'il faut rester vigilants parce que notre région connaît parfois des chutes de grêle et des gelées matinales qui pourraient hypothéquer la croissance de certaines plantes. Des villages ont été complètement isolés en attendant des jours plus cléments. Malheureusement, les citoyens de ces localités ont depuis longtemps oublié de s'adapter à ces situations et les pouvoirs publics ont consenti d'énormes efforts pour désenclaver des régions entières.