La justice a ouvert la boîte du Pandore en libérant l'émir de la nébuleuse organisation terroriste en Europe. L'islamiste Abou Katada , incarcéré à Londres, va être libéré sous conditions, a indiqué une juge allemande. Abou Katada qui est recherché en Jordanie pour deux attentats en 1998 n'a pu être extradé en raison de l'opposition de la Cour européenne des droits de l'Homme. La Cour avait estimé que certaines des preuves retenues à son encontre avaient pu être obtenues sous la torture. En effet, un juge britannique a ordonné sa libération conditionnelle lundi dernier en dépit de l'avis contraire du ministère de l'Intérieur, dont le représentant avait fait valoir le risque posé pour la sécurité du Royaume-Uni, a-t-on appris. Le ministère a demandé que les conditions les plus strictes lui soient imposées et sera assigné à résidence 22 heures par jour. Il devra également porter un bracelet électronique et n'aura pas accès à internet ni à aucun moyen de communication électronique. Abou Katada, qui a été présenté dans le passé comme le chef spirituel d'Al-Qaïda en Europe, doit être rejugé dans deux affaires pour lesquelles il a été condamné par coutumace à 15 ans de prison, pour son implication dans deux attentats perpétrés en 1998 contre l'Ecole américaine et l'Hôtel Jérusalem à Amman. Abou Katada dit Abou Amar est né en 1959 à Bethléem de nationalité jordanienne. Présenté comme l'émir d'Al-Qaïda en Europe et bras droit d'Oussama Ben Laden. Il est inscrit sur la liste des individus liés à Al-Qaïda par le comité 1267 du Conseil de sécurité des Nations unis. Abou Katada a été arrêté au mois d'août 2005 par la police britannique après les attentats du mois de juillet 2005 à Londres. Il a été libéré le 17 juin 2008 de la prison de Long Lartin suite à une mesure décrétée début mai par une commission spéciale. Il est à nouveau arrêté par la suite et Al-Qaïda au pays du Maghreb a enlevé quatre touristes britanniques au Mali pour obtenir sa libération en janvier 2009. Abou Katada a joué un rôle important dans les événements de la décennie noire en Algérie. A l'époque, à partir de la Grande-Bretagne et par le biais de la chaîne Al-Jazzera, il a appelé à plusieurs reprises les groupes terroristes à assassiner les forces de sécurité et les journalistes et à égorger leurs enfants.