Le comédien Kamel Kerbouz est décédé ce mercredi à l'hôpital Ibn-Rochd d'Annaba à l'âge de 66 ans, des suites d'un malaise cardiaque. Le défunt laisse derrière lui un riche parcours artistique jalonné de rencontres et de productions qui feront date. D'une modestie exemplaire, cet algérois adopté par la Coquette était devenu une figure locale de la ville d'Annaba à laquelle il a fini par s'identifier. Mais avant qu'Annaba ne devienne son dernier port d'attache, Kamel Kerbouz a fait les quatre coins du pays et s'est frotté aux plus grands. Il fera ses premiers pas sur les planches de l'Institut communal de la Comédie d'Alger puis au sein du Commissariat politique de l'Armée nationale populaire (ANP) avant de rejoindre, dès sa démobilisation à la fin des années 60, la troupe du théâtre populaire (TTP) de Hassan El-Hassani, le défunt «Boubegra». Sous la direction de ce dernier, un monstre sacré de la comédie algérienne s'il en est, Kamel Kerbouz campera avec talent un rôle important dans la célèbre pièce de Si Belgacem el bourgeoisi, une adaptation du «Bourgeois gentilhomme» de Molière. Il jouera également dans Oum Etthouar de Mahboub Stambouli. Juste après, Kamel rejoint la troupe de Kateb Yacine «Action culturelle des travailleurs» pour interpréter différents rôles notamment dans la célèbre pièce de l'auteur de Nedjm ; Mohammed, prends ta valise !. Comédien confirmé au Théâtre régional d'Oran (TRO), avec le regretté Abdelkader Alloula, il campe alors plusieurs premiers rôles dans les pièces Hammam Rabi ; El-Khobza, et Hout Yakoul hout. Enfin, dès son arrivée à Annaba, à la fin des années 70, il se fait remarquer dans plusieurs pièces produites par Slimane Ben Aïssa comme El-Mahgour et Youm El-Djemaâ Kharjou Leriem. Ensuite, viendra la série des feuilletons télévisuels produits par la station régionale de la télévision nationale à Constantine telles que Aâssab Oua Aoutar ou encore Mani mani. Nommé directeur du Théâtre régional d'Annaba de mai 1996 à août 1998, Kamel Kerbouz a réussi à avoir le premier prix au Festival du théâtre professionnel d'Oran en 1998 avec Essoussa» dont le premier rôle féminin était admirablement interprétée par Nora Khelaïfia qui vit actuellement en France. Bouleversée par l'annonce du décès de Kamel Kerbouz, cette dernière nous a confié sa profonde tristesse à la suite de cette disparition : «C'est un artiste que j'ai toujours respecté. Je n'oublierais jamais sa modestie et son empathie pour les autres.» Il faut dire que la nouvelle de son décès s'est rapidement propagée à Annaba et a provoqué un grand chagrin au sein de la population annabie à laquelle Kamel est venu se confondre durant la dernière partie de sa vie riche en événements et émotions. Une foule immense a tenu à accompagner, ce mercredi, sous une pluie battante, l'artiste à sa dernière demeure au cimetière de Zaghouane d'Annaba où, désormais, Kamel Kerbouz repose à jamais aux côtés de personnalités, telles que le grand compositeur et musicien Cheikh M'hamed El-Kourd ou encore notre défunte consœur Baya Gacemi. Adieu l'artiste, on t'aimait bien !