Le point de presse animé conjointement hier, à Alger, par le ministre des Affaires étrangères d'Espagne et son homologue algérien a porté sur la relation et la coopération algéro-espagnole ainsi que sur les questions régionales et internationales. Rappelant que Alger «est toujours ouverte à unir les rangs arabes», M. Medeci a souligné aussi que le rôle de la Ligue arabe devrait être celui d'un «médiateur entre les autorités syriennes et l'opposition dans ce pays». Propos tenus par le chef de la diplomatie algérienne en réponse à une question de savoir qu'en est-il de la position d'Alger sur la décision de l'organisation de Nabil Arabi quant à l'envoi en Syrie d'une force militaire arabo-onusienne. «La Ligue arabe jouera un rôle important sur la crise syrienne» a soutenu le ministre algérien des Affaires étrangères et de préciser que le traitement de la crise syrienne «doit être au sein de la Ligue arabe». Ce qui a été à l'origine de la «position de réserve adoptée par notre pays» souligne M. Medelci «sur le point 7 de la décision» prise le 22 janvier dernier. Décision qui rappelle que le chef de la diplomatie algérienne a «recommandé que le Conseil de sécurité soit saisi pour appuyer la Ligue arabe». Et d'expliciter à ce propos qu'à «l'époque, nous n'avions pas compris quel était exactement le but de cet exercice», selon M. Medelci, en référence à la sollicitude du Conseil de sécurité par la Ligue arabe. Et de préciser que «de ce fait, nous avons plusieurs raisons d'émettre des réserves sur cette saisine du Conseil de sécurité» jusqu'à l'heure. Ce qui n'est pas fortuit et sans fondements, d'autant plus que l'Organisation de Nabil El Arab et le Premier ministre qatari ont occulté dans leurs discours respectifs à l'adresse des membres du Conseil de sécurité, le rapport émis par la mission des observateurs arabes en Syrie. Rapport qui fait état de la présence de groupes armés et de leurs actions, dans la crise syrienne. Par ailleurs, M. Medelci a a fait part de son souhait de voir l'initiative arabe «demeurer la référence principale pour le règlement de la crise syrienne» via un rôle de médiateur entre le gouvernement et l'opposition en Syrie. Ce qui l'amène à rappeler qu'Alger s'est inscrite pour la promotion d'un processus de médiation de la Ligue arabe et ce, «de manière immédiate et totale avec l'espoir de trouver une solution à la crise syrienne au sein de la Ligue». Pour Alger «toute volonté de sortir de cet espace (ndlr Ligue arabe) était considérée comme étant un élément de réserve de la part de l'Algérie». Ce qui a été le cas pour la réunion du Caire le 12 février dernier, à l'issue de laquelle Alger a de nouveau adopté une position de réserve similaire à moins d'un mois de celle adoptée par Alger le 22 janvier. M. Medelci a indiqué à ce propos que « lorsque nous nous sommes réunis le 12 février au Caire et lorsqu'un des points de la décision qui nous a été soumise renvoyait au Conseil de sécurité la possibilité de créer une force de paix hybride entre l'ONU et la Ligue arabe, nous avions exprimé une réserve de la même nature que celle exprimée le 22 janvier» déclare-il. «La position de l'Algérie a été de dire que nous devons faire pression sur le gouvernement syrien pour qu'il accepte le dialogue», souligne M. Medelci et d'indiquer que «nous devons, en même temps, faire pression sur l'opposition syrienne pour qu'il y ait entraide des éléments de coordination devant permettre à cette opposition d'être partie prenante à ce dialogue» pour que la médiation entre Damas et l'opposition de la Ligue arabe atteint ses objectifs de sortie de crise. S'agissant des informations faisant état d'un groupe de Syriens qui «a brûlé le drapeau national», M. Medelci a réagi en déclarant «c'est un comportement indigne et inacceptable à la fois» ne manquant pas d'exprimer sa «condamnation» à ce propos. Sahara Occidental «L'Espagne adoptera une attitude constructive pour une solution politique juste et durable sur la question du Sahara Occidental» a déclaré, hier le ministre des Affaires étrangères espagnoles. Propos tenus en réponse à une question de savoir le rôle que devrait assumer Madrid, au vu de sa responsabilité politique et historique dans le parachèvement du processus de décolonisation du Sahara Occidental 1966 à l'ONU. Et de préciser aussi dans sa réponse à cette question que le gouvernement espagnol plaide pour «une solution mutuellement acceptable» entre le Front Polisario et le Maroc et de préciser «pour l'autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux principes et à la Charte de l'ONU et sur la base du rapport de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara Occidental», a déclaré, hier M. Garcia Margallo. Lutte contre le terrorisme au Sahel Sur la question de la teneur et de la portée de la lutte contre le terrorisme au Sahel, M. Medelci a rappelé à ce propos que cette tâche est en premier lieu celle «des pays concernés géographiquement». Rappelant plus loin dans ses propos que Madrid a pris part septembre dernier à la conférence internationale d'Alger, le chef de la diplomatie algérienne réaffirme le cadre par lequel se traduit la coopération avec les extra-régionaux. Il s'agit en effet de la feuille de route et des recommandations sanctionnant la conférence d'Alger sur la coopération en matière de lutte contre le terrorisme et le développement dans la région du Sahel qui a réuni les pays du Champ avec les acteurs étrangers extra-régionaux. Un cadre salué par le chef de la diplomatie espagnole, qui a annoncé la tenue le 23 février prochain à Londres d'une rencontre internationale pour se pencher sur le traitement des opérations de «prises d'otages en Somalie et au Sahel», Manuel Garcia.