Six ans après le décès du regretté chanteur chaâbi El-Hadj El-Hachemi Guerrouabi, une association culturelle portant son nom vient de voir le jour à Alger. Présidée par sa veuve, Mme Chahira Guerrouabi, cette association culturelle compte plusieurs personnalités du milieu artistique ainsi que des amis du défunt. Dans une déclaration à l'APS, Mme Guerrouabi a indiqué que l'officialisation de cette association se fera, prochainement, à travers une soirée artistique maghrébine qui se déroulera au niveau de l'hôtel Hilton d'Alger. Il s'agira, en effet, d'une soirée à la mesure du talent du regretté chanteur chaâbi. Une pléiade de grands chanteurs maghrébins seront présents à cette soirée dont, entre autres, Mohamed-Tahar Fergani, Hamdi Benani, Lounis Aït-Menguellat, Abdelkader Chaou, Maâzouz Bouâdjadj, Nassima Chaâbane, El-Aïdaoui (un des chanteurs imitateurs du cheikh), ainsi que des artistes marocains, à l'image d'Abdelouahab Doukali et Latifa Ra'afat, sans oublier le Tunisien Lotfi Bouchenak. L'orchestre sera dirigé par Lakehal Benhadad, un spécialiste de la cithare (qanoun). La date de la soirée est fixée au mercredi 23 février, coïncidant avec celle de la nomination de Guerrouabi à la tête de l'orchestre de l'ensemble national de la chanson chaâbie en 2006, suivant le vœu des organisateurs. Pour rappel, El-Hachemi Guerrouabi a grandi dans le quartier populaire de Belouizdad (Belcourt). Passionné de football, il joue sa dernière saison en 1951-52, sous les couleurs de la Redoute AC, en tant qu'ailier droit. Mais déjà, il s'intéresse particulièrement à la musique au début des années 1950. Ses références sont M'rizek et Mohamed Zerbout. Au music-hall «El Arbi», il obtient deux prix, puis rejoint l'Opéra d'Alger, entre 1953 et 1954, où il chante Magrounet Lehwahjeb. A l'indépendance, face à l'invasion des chansons occidentales et orientales égyptiennes, il fallait trouver une place pour un genre algérien et le chaâbi de l'époque ne faisait pas le poids, car il était basé sur des textes anachroniques et son audience se limitait aux cercles restreints des fêtes familiales algéroises. On était toujours dans le chaâbi du quartier «chaâbi dial el-houma». C'est grâce au génie créatif de l'auteur compositeur Mahboub Bati, qu'un chanteur comme Guerouabi s'est fait connaître en Algérie. Guerouabi fera la joie des mélomanes algériens avec les nouvelles chansons écrites et composées par Mahboub Bati comme El-barah (hier), chantant la jeunesse perdue. Ou encore El werqa (la feuille de papier) chanson d'amour et de nostalgie. El-Hachemi Guerouabi est connu aussi pour ses interprétations magistrales des qacidate du melhoun comme Youm el djemaâ (Jour de vendredi) ou Laachiq, Aouicha ou el-harraz (l'amoureux, Aouicha et le cerbère). Il avait donné, le 4 juillet 2005, un récital de plus de trois heures au Théâtre de Verdure. Atteint d'un cancer, il est décédé le 17 juillet 2006 et a été enterré dans le cimetière du quartier qui l'a vu naître.