Si vous êtes amateur de jazz et que vous n'avez rien prévu pour la soirée du 1er mars prochain, allez assister au concert de jazz du Quartet Dominique Fillon. Les échos assurent que ce sera un moment de pur bonheur pour tous les mélomanes. Dominique Fillon, dont c'est la première algérienne, est un virtuose du piano, un instrument qu'il découvre à l'âge de 11 ans et qu'il commence, dès lors, à apprendre… seul. Pour Dominique, natif du Mans en 1968 au sein d'une famille de musiciens — son père est passionné de Mahler, Ravel, Bach, Villa-Lobos et ses trois frères aînés sont férus des Beatles, Rolling Stones, Pink Floyd et Crosby Stills and Nash — la musique est inscrite dans les gènes. C'est donc, tout naturellement, qu'il intègre des formations rock ou pop-rock au sein desquelles il laisse libre cours à son génie créatif. C'est à cette époque qu'il rencontre, dans sa région natale, deux pianistes de jazz, en l'occurrence Philippe Duchemin et Guislain Deppe qui seront pour beaucoup dans ses choix musicaux. A 17 ans, Dominique Fillon décide d'étudier le jazz à travers ses grands standards et commence à donner des petits concerts au sein des clubs du Mans. A cette époque, il découvre la musique brésilienne à travers des artistes comme Djavan, Tom Jobim, Joao Gilberto ou Yvan Lins. Il s'imprègne alors d'autres sons et d'autres sensibilités musicales. A 20 ans, il débarque à Paris et s'inscrit à l'American School of Modern Music où il ne reste, finalement, que trois mois préférant étudier tout seul... Engagé au «caf'conc'» pour jouer et chanter un répertoire de jazz rock, de funk et de fusion, il y passe un an et demi. Dans ce lieu de passage de musiciens amateurs et chevronnés, il fait d'heureuses rencontres : Dave Weckl, John Patitucci, Paco Seri, Scott Anderson, Etienne M'bape, Jean-Christophe Maillard, Chris Henry, Eric Sauviat, Hervé Brault, Jaco Largent, Jeff Baillard, Thierry et Jean-Philippe Fanfant, Laurent Vernerey… Des rencontres qui lui ouvrent les portes des milieux du jazz, de la funk ou de la world music et d'enregistrer ou de tourner avec Secret Talk, Bruce Johnson, Angélique Kidjo, Ralph Thamar, Michel Fugain, Bernard Lavilliers, Jimmy Cliff, Monica Passos, Ladja, Lokua Kanza, Philippe Lavil, Sara Tavares, Viktor Lazlo, Henry Dikongué, Eva Gambus, Geoffrey Oryema... Dix ans plus tard, il réalise, arrange et cosigne avec Christophe Monthieux, l'album «Zambouya» pour l'artiste martiniquaise Marijosé Alie ainsi que la musique de deux longs-métrages pour la télévision. Cette collaboration lui donne envie de se consacrer à la production d'artistes de son choix et réalise une dizaine d'albums : Alioune K, Sanseverino 1 et 2, Catherine Milles, Philippe Lavil et Elisabeth Anaïs… Mais l'envie de revenir à une carrière solo le tente aussi considérablement, notamment d'autant que son éditeur Michel Fédoroff n'arrete pas de lui en souffler l'idée. Il forme alors son propre groupe, rencontre par l'entremise de Marcio Faraco le guitariste brésilien Sergio Farias lors de son séjour parisien et, ensemble, ils se lancent dans une série de projets dont l'album solo de Dominique qu'il enregistre en octobre 2005 avec Steve Rodby, Stéphane Huchard, Jean-Philippe Fanfant, Luiz Augusto, Steve Shéhan, Nicolas Montazaud, Julio Gonçalves, Marc Berthoumieux, Franck Tortiller, Fabrice Alleman et Eva Gambus. Un an plus tard, Dominique Fillon réalise et arrange le troisième opus de Sanseverino et dirige le projet musical «Domtomfolies» pour les Francofolies. Son premier album solo intitulé «Détours» sort enfin en 2007 chez Hamonia Mundi, suivi d'une série de concerts promotionnels. A noter concernant le concert qu'il donnera à Alger, le Quartet Dominique Fillon, qui propose une musique qui puise sa force dans les errances autant que dans les rencontres, se produira sur scène à partir de 19h00 avec Dominique au piano, Francis Arnaud à la batterie, Kevin Reveyrand à la basse et Olivier-Roman Garcia à la guitare.