Confirmant sa participation aux prochaines législatives, le chef de file du Front du changement (FC), ancien ministre de l'Industrie, Abdelmadjid Menasra, a nié tout financement de son parti par un pays étranger, en déclarant : «Celui qui a des preuves, qu'il les présente aux autorités compétentes.» En ajoutant que tout n'est que «déclarations calomnieuses» pour affaiblir les nouveaux partis politiques, il va plus loin encore, en déclarant que son parti ne reçoit même pas «de financement de la part de l'Etat qui, selon lui, est en train de faire du «commerce avec l'activité politique des partis au lieu d'aider». Dans sa conférence de presse, organisée hier à l'hôtel Safir, avec cinquante minutes de retard, le dissident du MSP revient sur la question de la lenteur d'obtention d'agrément pour les partis politiques, en assurant que c'est une opération «délibérée et volontaire de la part du pouvoir» pour éviter toute alliance entre les partis de mouvance islamiste, chose qui émiettera leurs voix. A cet effet, Menasra ne nie pas une initiative de nouer des alliances, émanant des autres partis politiques, mais le fait que certains d'entre eux, à l'instar du Front pour la justice et le développement (FJD) en soit exclu, diminue la crédibilité de ce genre d'alliances. «Nous sommes disponibles pour une alliance mûre et construite sur des dénominateurs communs», déclare-t-il. Le président du FC avertit contre des fraudes électorales, probables. Sa réaction émane du fait que de «trois à cinq millions d'électeurs sont frappés d'inégalité douteuse», en évoquant par la même occasion les fraudes électorales qui ont entaché les législatives de 1995 et 1997 et dont l'enquête de cette dernière, a révélé, la victoire du parti du défunt, Nahnah, fondateur du Hamas, devenu, MSP, par la suite. En réponse aux rumeurs, selon lesquelles il aurait menacé d'investir la rue, si par malheur, son parti ne remportera pas les législatives, l'orateur répond : «Nous ne sortirons pas à la rue parce que nous n'aurons pas gagné, mais parce qu'il y aurait eu fraude et là, c'est une explosion qui se produira», menace-t-il. Essayant de calmer son jeu, il ajoute : «Si les normes internationales sont disponibles, nous saurons que les élections sont crédibles.» Tout en exhortant les médias publics et privés à être neutres, il espère que la justice algérienne assurera le suivi des législatives en compagnie d'observateurs internationaux, «non gouvernementaux», de manière à assurer aux citoyens, la transparence et l'intégrité des urnes. Cette conférence a été l'occasion pour le leader du FC pour donner les résultats obtenus suite à la réunion du conseil consultatif du parti. Parmi eux : l'adoption du règlement intérieur, la formation du bureau national, la décision de participer aux législatives de mai prochain. Egalement, la remise d'agréments aux nouveaux partis, la participation de tous les partis politiques dans toutes les opérations électorales, sans attendre les agréments finaux, remettre aux partis les listes électorales pour révision, l'invitation des observateurs internationaux non- gouvernementaux et pour finir, l'éloignement de l'administration de l'organisation des élections et attribuer la gestion des bureaux de vote à la justice et non à l'administration. La décennie noire est toujours ancrée dans la mémoire du peuple algérien, qui refuse un retour à l'enfer, causée par l'aile armée (GIA), du parti islamiste dissous, l'ex-FIS. Les partis d'obédience islamiste, réussiront-ils à réhabiliter leur crédibilité aux yeux des Algériens ?