Le président du Front pour le changement (FC), parti en instance d'agrément, appelle les «petits partis» à revendiquer leur droit de participer à la formation d'un comité de surveillance en prévision des élections législatives du 10 mai. Dans un point de presse, animé hier à l'hôtel El Safir à Alger, le leader du FC, et ex-membre du parti dissous FIS, a estimé que cet acquis était comme une garantie à ces partis. Selon lui, le fait de les priver de ce droit est un piétinement de la loi en vigueur et également un traitement discriminatoire vis-à-vis des autres partis. Il s'est interrogé sur le maintien du même gouvernement au pouvoir, alors que l'opposition a demandé la mise en place d'un gouvernement neutre durant la période des élections. Menasra n'a pas omis, par ailleurs, de critiquer la dernière sortie du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, au cours de laquelle il n'a pas évoqué la souffrance des populations durant les intempéries ayant touché plusieurs wilayas. Il a aussi dénoncé l'indifférence du premier magistrat du pays, lequel a préféré appeler les Algériens à voter massivement aux prochaines élections au lieu de faire référence aux multiples désagréments enregistrés suite aux perturbations climatiques, ayant causé 49 morts. Toujours en direction du président de la République, le leader du FC l'a appelé à être le garant de l'intégrité des élections législatives, estimant que la réussite de ce scrutin «est la réussite du président lui-même, alors que son échec signifierait l'échec du président lui-même». Menasra a également appelé le ministère de l'Intérieur à accélérer l'octroi d'agréments aux nouveaux partis afin de leur permettre de promouvoir leurs programmes car, à son avis, le temps ne joue pas en leur faveur, d'autant plus que le ministère a d'ores et déjà affiché son intention de serrer l'étau à ces partis lors du rendez-vous électoral. Selon lui, le retard dans l'attribution des agréments et l'aménagement des lois participe d'une volonté d'«imposer de façon arbitraire une nouvelle carte politique». C'est le moment idéal qui permettra à la justice de regagner la confiance des Algériens, à travers sa crédibilité. Le président du FC a, en outre, appelé le ministère de l'Intérieur à assainir les listes électorales, déclarant : «Nous n'accusons pas le ministère de gonfler ces listes, estimées à 21 millions d'électeurs, mais sa dépendance sur un système dépassé, ce qui permet certaines violations et contribue ainsi à la fraude.» Interrogé sur le regroupement de son parti avec celui d'Ennahda, il a fait savoir que son parti est en contact permanent avec ce mouvement dans le cadre de la lutte contre la fraude. Concernant le congrès constitutif qui aura lieu les 17 et 18 février, Menasra a déclaré qu'il a envoyé des invitations à un grand nombre de personnalités, de chefs de parti politique, certains pays arabes et islamiques, dont la Turquie, la Jordanie, la Palestine, la Tunisie et la Mauritanie. Il ambitionne de rassembler plus de 10 000 participants.