On n'a pas pu pénétrer dans la salle de la maison de la culture, les éléments de la DSPP, souples et fermes en même temps, ont reçu l'ordre de ne laisser pénétrer que les porteurs de badge préalablement inscrits chez les organisateurs locaux qui les ont triés sur le tas. Même le sénateur RND de M'sila s'est vu renvoyé. On s'est résigné à respecter, comme toujours, les formules d'organisation. Mais cela ne nous a pas empêché d'aller à la quête d'informations. La salle était comble, nous l'avons déduit à la sortie des militants, cadres et «sympathisants» de ce parti. Ils étaient nombreux et avaient les visages un peu blêmes. Nous avions appris que la majorité des questions tournaient autour du développement local : le train, les routes, l'éducation, la santé et un peu de politique particulièrement la question des positions de la Turquie et les réponses y afférentes d'Ouyahia. Donc, ce qui est nouveau c'est que la discipline y est toujours, le SG n'est plus le gourou qui prêche les discours, il a écouté ses militants et a discouru en fonction des questions posées. Plusieurs personnes affirment que l'intervention d'Ouyahia s'est inscrite dans la même lignée du discours du Président. Il dira, entre autres, et c'est ce qui a été retenu par pratiquement les plus patriotes de ceux qui ont assisté à la réunion, que «nous sommes des novembristes et à tous les novembres qui sauvent l'Algérie nous adhérons», ajoutant que «si on nous demandera de dissoudre le parti ou de le mettre en veilleuse ou encore s'abstenir de participer aux prochaines législatives au profit de l'Algérie nous le ferons». Il appellera les militants à assurer l'unité des rangs et ne prêter le flanc par des comportements inconséquents surtout en cette période cruciale soulignera-t-il. Pour rappel, cette réunion qui devait avoir lieu il y a de cela 15 jours a été reportée à cause des intempéries. Lors de son intervention, à la partie réservée aux élections législatives, il insinuera qu'actuellement il y a au sein du parti (le RND, ndlr) des aigles qui sont des phénix aux yeux des militants et de la population. Il demandera à ce que la loi régissant les élections soit respectée et que le nombre de femmes sur la liste de candidature du RND à Djelfa doit être supérieur à cinq, ce qui représente le tiers réel. Mais à aucun moment il n'a fait allusion à la candidature d'un ministre actuel à la tête de la liste (Chérif Rahmani, ndlr). Par contre, et depuis que l'ex-colonel Bencherif a jeté un pavé dans la mare en accusant le sénateur et certains élus, le RND à Djelfa n'a plus la même influence. Les militants et ex-cadres ont un certain doute pour l'avenir du parti dans la wilaya. Ce doute a été dissipé en partie, parce que la population continue d'aimer et de respecter l'ex-wali qui a été altéré par les déclarations tonitruantes de l'ex-membre du CR d'une part et de la réponse aux parlementaires faite par le ministre Dahou Ould Kablia réfutant toutes les accusations de l'ex-colonel et blanchissant relativement les cadres du RND. Les principaux ennemis de ce parti sont généralement les islamistes et ceux qui ont pris part à la réunion de Sant'Egidio, ils entretiennent l'intox à son encontre, tout comme certains cadres et militants qui prêtent le flanc par la malversation financière des biens publics qu'ils gèrent. Le nombre est infime et ils sont pénalisés par leur parti, ceci reste insuffisant aux yeux de ceux qui les guettent. Les faux pas se payent au comptant.