Ouyahia aura à jouer la partie la plus serrée de sa carrière politique. Après avoir douté de ses soutiens au pouvoir, suite à sa déroute aux législatives, le RND reprend espoir après la reconduction de son secrétaire général, M.Ahmed Ouyahia, au gouvernement le plaçant très près du Président. Une position qui rassure un tant soit peu les militants et les cadres de ce parti qui n'en finit pas de prendre des coups. Au menu de ce conseil national déjà programmé lors de la première réunion du bureau postélectorale, figure l'évaluation de la situation du parti, à la suite du revers cuisant essuyé aux dernières législatives. Les membres du conseil national du RND, devraient, surtout, se pencher sur les récentes attaques de l'opposition, mais aussi étudier la politique à adopter pour les prochaines élections locales. Car, il est évident que l'ambition du FLN est justement de prendre la majorité des APC, actuellement entre les mains du RND et de récupérer, par là même, les 80 sièges de sénateurs, détenus par le parti d'Ouyahia. L'objectif du vieux parti est de s'assurer la majorité absolue dans les deux Chambres. Le RND, majoritaire dans 1100 communes sur les 1541 que compte le pays, pourrait, selon les observateurs, en perdre une grande partie et ce, en raison de la mauvaise gestion de certains maires, mais aussi du retour en force du FLN. Pour l'ex-maire de Kouba, actuellement sénateur élu, MChihab Seddik, «si le parti réussit à récolter 10 communes par wilaya et rassembler 300 communes ce serait déjà un exploit». Cela étant, malgré sa déroute aux législatives, le RND reste très présent au gouvernement avec six ministres. A l'exception de Ghalamallah, Benbouzid, Rahmani, Noui et Chérif Abbas sont tous membres du conseil national. Leur présence aujourd'hui au Mouflon d'or sera d'un grand secours pour Ouyahia, afin de faire face à une opposition en panne d'idée et de stratégie. Même si certains de ses ministres n'ont pas été retenus par le SG du RND sur les listes électorales du 30 mai, ils viennent de sauver leurs carrières, en se faisant reconduire dans le gouvernement de Benflis. Parmi les attentes des militants du RND, on notera la présence très attendue de Bensalah, à ce conseil national. Le nouveau député d'Oran n'a, en effet, pas digéré la perte de son poste de président de l'APN. Sera-t-il présent aux cotés d'Ouyahia pour rassembler les forces vives du parti et faire échec aux tentatives de déstabilisation initiées par Nouasri and Co? Avec six ministres et cinq portefeuilles, le RND est loin d'être effacé du paysage politique du pays. Ouyahia devra néanmoins tirer les conséquences nécessaires du dernier scrutin et repartir du bon pied pour mener le parti à bon port.