A la veille des prochaines échéances électorales, seul le FLN occupe le terrain politique, même si les deux autres partis de l'Alliance font un peu parler d'eux. L'activité se fait parfois avec beaucoup de douleur. Et chaque étape ou transition donne l'impression que le vieux parti s'éteint. Croire à cette thèse, c'est être en plein dans la fabulation. Ni la paix des braves de Charles de Gaulle ni la mainmise de Ben Bella juste après l'indépendance n'ont eu raison du parti. En 1965, c'est le FLN qui avait subi les contrecoups du redressement révolutionnaire du 19 Juin. Il avait même, pour un moment, perdu sa notoriété au profit du Conseil de la révolution, qu'il a récupérée après la mort du président Houari Boumediene. Et comme pour rattraper «les retards», le FLN perd de son essence et agit en revanchard. C'est ce qui coupa le cordon ombilical avec le peuple et provoqué son affaiblissement. Il survivra encore à cette espèce d'hibernation après le départ en exil de Kaïd Ahmed. La prise du pouvoir des revanchards a fait que le parti chéri des Algériens soit honni à tel point qu'il fut puni par le choix populaire d'un parti plus totalitaire que le FLN : le FIS. Le FLN ne déroge pas à la règle, il ne veut pas se défaire ou abandonner ses comportements erratiques. De parti d'avant-garde, il mue en rassemblement politique populiste. Si en 2003, Belkhadem par la force des choses devient le coordinateur du mouvement des redresseurs et par la suite le SG du FLN réuni, actuellement, il est en porte--à-faux des évaluateurs. Lui et les redresseurs reprochaient, entre autres, à Benflis l'ouverture du parti aux jeunes cadres qui n'ont aucune expérience de militantisme. Actuellement, ceux qui l'ont porté à ce niveau de responsabilité lui reprochent ce qu'ils reprochaient à Benflis. Ils estiment que ce sont plus de soixante personnes qui ont été désignées par Belkhadem pour siéger au comité central et que non seulement elles n'ont jamais milité au sein du parti, mais que surtout elles ont été des ennemis du FLN. Sauf que leurs noms n'ont jamais été divulgués. Les évaluateurs sur les traces des redresseurs Si au RND, «deuxième force politique», les défections se font tous les jours, les responsables font profil bas. Si Ouyahia, SG du Rassemblement, fait un bilan organique honnête, il se rendra vite compte qu'il a perdu du terrain, et même beaucoup de terrain. Enfin, c'est le RND qui perd des plumes et non Ouyahia. A lire la presse écrite, les sénateurs, du moins certains, sont responsables de détournements de deniers publics et de malversations financières. Ceux-là subiront le même sort que Haoud Mouissa, l'ex-sénateur d'Ouargla, qui à la fin de son mandat fut arrêté et mis en prison. Bien que ce soit une autre paire de manches pour les sénateurs de Djelfa et de M'sila. Au FLN, au lieu que les militants et les élus prennent attache avec de nouvelles formations politiques, ils protestent contre la démarche de leurs mouhafedhs et parfois contre Belkhadem pour avoir formé un CC avec des intrus ex-ennemis du FLN. C'est là où réside toute la différence entre les deux formations politiques considérées comme défenderesses de la notion républicaine de l'Algérie. C'est le cheval de bataille des évaluateurs qui ont peur que ce qui arrive au RND qui a constitué des listes de candidatures avec «des aigles aux yeux des citoyens», venus d'ailleurs et qui l'ont quitté au moment où la confiance est partie. Jusqu'à l'heure actuelle, rien ne laisse présager des affrontements entre les deux ailes. On est en droit de se poser une question surtout lorsque Belkhadem dit que «c'est un signe de bonne santé». Et ce qui arrive au FLN, n'est-ce qu'un entraînement pour ratisser large aux prochaines échéances ? Des démarches sont entreprises par le mouhafedh des évaluateurs, Djamel Mekkaoui, pour organiser une assemblée regroupant tous les partisans de ce qu'ils disent un FLN propre. Dans les deux cas, si les KGB (Kara, Goudjil et Boukerzaza) ne divulguent pas les noms des intrus, il n'y aura pas de suivi. Le bureau politique du RND se réunit pour crever l'abcès ? Le bureau politique du RND se réunit, à en croire notre source, vendredi prochain. Cela fait longtemps que le secrétaire général n'a pas convoqué son staff. Entre-temps, les affaires organiques et politiques du parti ont été gérées par le chef de cabinet ou bien directement par le SG, comme l'exclusion d'élus ou de certains militants et cela sans passer par la commission de discipline. Les torchons brûlent entre les sénateurs et les élus locaux. L'hémorragie est importante au RND. Doit-il sacrifier les mauvais sénateurs pour le bien du parti ou le parti et les élus, cadres et militants au profit des sénateurs qui risquent, comme celui d'Ouargla, passer le reste de leurs jours en prison juste après la fin de leur mandat et la levée de l'immunité. Les cas, ces derniers temps, pullulent. C'est pratiquement la débandade au sein du parti. Certains sénateurs, selon notre source, sont arrivés même à «soudoyer» le chef de cabinet d'Ouyahia en lui faisant signer des décision d'exclusion de militants élus aux niveaux local et parlementaire en faisant fi du règlement intérieur, soit le passage devant la commission de discipline comme le stipule le règlement intérieur. Les mauvaises langues donnent le RND grand perdant et certains se frottent déjà les mains. Toute leur attention est braquée actuellement sur la réunion du BP du RND.