Sachant pertinemment que faire cavalier seul ne leur réussira pas aux prochaines législatives, trois partis de la mouvance islamiste, El-Islah, Nahda et le MSP décident d'entrer en lice avec des listes communes. Le secrétaire général du Mouvement El-Islah, Hamlaoui Akouchi, aile de Jahid Younsi, a annoncé vendredi la formation d'une alliance entre son parti, et ceux de Fateh Rebai et Soltani, pour entrer en lice aux prochaines élections législatives avec des listes électorales communes qui auront un poids lors de la révision de la Constitution. Fort de sa conviction d'emporter les législatives avec un taux dépassant les 70% pour la mouvance islamiste, Akouchi indique que ce triumvirat reste ouvert aux autres partis de même obédience. Une alliance tant attendue, avouera le secrétaire général d'El-Islah. Les trois portefeuilles ministériels que détient le MSP ne semblent déranger personne, alors qu'on exigeait leur départ pour donner aux élections de mai prochain régularité et transparence, avec le même discours menaçant que proclame chaque leader de parti islamiste, concernant les conséquences qui découleraient en cas de fraude électorale, en estimant que les garanties données par le chef de l'Etat sont entourées d'ambiguïté. Par ailleurs, alors que son parti n'a pas encore obtenu l'agrément pour pouvoir participer aux législatives, Abddallah Djaballah, président du Front pour la justice et le développement (FJD), a pris les devants et installé sa commission pour les préparatifs du scrutin de mai prochain, convaincu d'être «la principale force politique» à ce rendez-vous. Une alliance, alors que certains prônaient qu'il n'en voulait plus, ne s'explique que d'une seule et unique manière : les partis politiques islamistes savent d'ores et déjà que leurs chances de remporter le prochain scrutin restent réellement minces, alliance ou pas.