L'annonce faite par Hamlaoui Akouchi, le président du parti El-Islah, de la création d'une alliance entre la formation qu'il dirige avec deux autres partis de la même mouvance islamiste, à savoir le mouvement Nahda et le MSP, ne constitue pour l'heure qu'une initiative baignant dans le flou. Preuve en est, les déclarations qui nous ont été faites, hier, notamment par des militants occupant des postes de responsabilité au sein des partis concernés. Des propos à la lumière desquels l'on peut déduire que pour le moment, il n'existe point d'alliance scellée comme le prétend le président d'El Islah. Naâmane Laouar, chef du groupe parlementaire du MSP et M'hamed Hadibi, député du mouvement Nahda, nous ont affirmé que la question n'est pas encore tranchée au sein de leurs partis respectifs. Ces deux formations de même obédience islamiste ont réuni hier, chacune dans son siège national, les membres de leurs conseils consultatifs pour une session extraordinaire. Le chef du groupe parlementaire du MSP a fait savoir dans une déclaration au Temps d'Algérie que son parti demeure intéressé par le projet d'une alliance avec les autres partis islamistes en lice pour les législatives de mai 2012. Il a toutefois précisé qu'aucune décision officielle n'est encore entérinée en ce sens par la direction du son parti. Autrement dit, il faudra donc attendre la fin des travaux du conseil consultatif du MSP, engagés depuis hier, pour voir si le parti de Bouguerra Soltani ayant consommé son divorce avec ses ex-partenaires de l'Alliance présidentielle sera partie prenante de cette nouvelle alliance annoncée par le président d'El-Islah. La question à l'étude au mouvement Nahda S'agissant du mouvement Nahda, le secrétaire général Fateh Rebai a soumis hier l'étude de la possibilité d'alliance aux membres du conseil consultatif du parti qui se sont réunis à Alger en session extraordinaire. «Nous remettons entre vos mains l'étude de ce dossier pour mieux le débattre et en sortir avec une décision définitive s'inscrivant au diapason de l'intérêt du pays et les objectifs tracés par notre mouvement», peut-on lire dans l'allocution prononcée par Fateh Rebai à l'adresse des membres du conseil consultatif. Là également, la question de l'implication du mouvement Nahda au sein de l'alliance, déjà médiatisée par le président d'El-Islah, demeure en stand-by, du moins jusqu'à l'achèvement des travaux du conseil consultatif du parti. De son côté, Djemel Benabdeslam, le président du Front de la l'Algérie Nouvelle (FAN), un nouveau parti proche de la mouvance islamiste en attente de son agrément, nous a indiqué hier qu'il a été contacté pour rejoindre les rangs de cette nouvelle alliance, sauf que son parti n'a pas encore tranché sur la question. Menasra : «Nous ne sommes pas concernés» Contacté hier par nos soins, Abdelmadjid Mernsara, le président de Front du changement (FC), également en cours d'accréditation, a quant à lui souligné ne pas être concerné par cette nouvelle alliance des formations islamistes. Ses propos corroborent les déclarations faites récemment par Abdellah Djabellah, président de FJD El-Adala qui a indiqué la semaine écoulée ne plus accorder d'intérêt à une quelconque alliance des partis de la même obédience. Du coup, les déclarations du président du mouvement El-Islah qui parle d'ores et déjà d'une alliance avec le MSP et le mouvement Nahda à travers laquelle il sera notamment établi des listes communes de candidatures pour les législatives du 10 mai prochain constituent, tout compte fait, une initiative qui est à ses premiers balbutiements.