Le problème de logement à Oued Koreich et plus exactement au niveau de Beau-fraisier, localité située sur la colline surplombant le quartier populaire de Bab El-Oued n'a fait que s'aggraver avec les dernières intempéries. Bab El-Oued, un quartier au milieu de la colline de Beau-fraisier, ne contient que des baraques et des bidonvilles ; les habitants de ce quartier vivent dans le risque des glissements de terrain et des chutes de rochers. Le temps hivernal qui s'est abattu sur le pays depuis huit jours a eu un impact très négatif sur les habitants, car le mauvais temps a causé des glissements de terrain et des effondrements de maisons. Des dizaines de familles se retrouvent ainsi dans la rue et sans abris par ce froid exeptionnel avec l'absence des autorités. Selon madame Souad qui vit avec ses beaux parents et son beau frère : «Les maisons ont été déjà fissurées par la pluie et les chutes de neige». «Les murs commencent à s'effondrer, parce que le sol est un terrain agricole.» M. Abdelkader, un père de famille de six garçons vivant avec ses deux belles filles nous a déclaré : «Je vis dans la misère, j'ai envoyé mes enfants chez ma famille parce qu'on a pas un toit qui nous protège, les autorités locales nous font toujours des promesses, en vain.» M. Abderrahmane affirme : «Ça fait une semaine que le maire et le wali délégué nous promettent un soutien de l'Etat, vainement. Ces derniers se sont déplacés pour s'enquérir de notre situation désespérée qui, à ce jour, n'a pas été solutionnée, se contentant de marquer les maisons effondrées de croix rouges. S'il n'y a que des chalets, nous sommes disposés à les occuper dans l'immédiat, étant donné que nous vivons dans des conditions aussi lamentables que pénibles puisque nous sommes exposés directement aux aléas de la pluie, des chutes de neige et au froid glacial. La mairie a été incapable de nous donner des tentes, ce qui représente un minimum vital pour secourir dans l'urgence une population sinistrée. Le comble est survenu lorsque les propriétaires des carrières situées à proximité des habitations précaires ont fait exploser de la dynamite, ce qui a eu pour effet de secouer dangereusement les maisons déjà inclinées tenant à peine debout après les glissements de terrain. Sans l'intervention énergique de la population pour faire cesser les explosions, un drame aurait pu se produire.» La menace d'un effondrement persiste pour les familles qui passent la nuit dans leurs maisons. Face au danger, la colère des sinistrés ne fait que s'amplifier, les jeunes du quartier ont donné un délai de deux jours aux autorités pour régler leurs problèmes en menaçant de bloquer les rues.