Cet incident était prévisible depuis les inondations de 2001. Les intempéries qui ont sévi au cours des dernières 48 heures ont fait, encore une fois, deux victimes à Diar El Kef, dans la commune de Bab El Oued. En effet, deux habitations précaires se sont effondrées dans la journée de mardi du fait d'un glissement de terrain, faisant deux morts et 14 blessés. Il s'agit d'un bidonville construit illicitement et constitué de 413 baraques existant depuis 1991. Alertées par les citoyens, et la Protection civile les autorités locales se sont vite précipitées pour prendre en charge les deux familles ayant perdu chacune un des leurs. A 14 h, après avoir évacué les blessés vers les différentes structures de santé, les deux familles sinistrées ont été relogées dans des chalets situés à Bordj El Bahri. Cependant, selon les témoignages recueillis sur les lieux, cet incident était prévisible depuis les inondations de 2001. «Depuis la catastrophe, cet endroit a été gravement fragilisé. A chaque fois qu'il y a des chutes de pluies, des glissements de terrains causent des effondrement de baraques. Nous avons essayé de sensibiliser les responsables, en vain», nous déclare un habitant de ce bidonville qui ajoute que les habitants vivent quotidiennement un enfer. Nous avons pris attache avec le maire de Bab El Oued M. Said Sahi, qui nous a fait savoir que l'espoir de relogement des autres familles occupant ce bidonville reste faible. «Nous avons plus de 10.000 baraques dans notre commune dont la plupart datent depuis 1958. Je pense que la priorité de bénéficier des logements ou des chalets revient aux plus anciens. Autrement dit, je ne peux pas promettre une meilleure prise en charge aux habitants de Diar El Kef puisque chaque jour leur nombre augmente subitement», nous déclare notre interlocuteur, avant d'ajouter qu'une campagne de sensibilisation a été lancée suite aux inondations de Bab El Oued le 10 Novembre 2001, notamment en direction de ceux de Diar El Kef pour les sensibiliser au danger. «Nous leur avons conseillé de quitter les lieux afin d'éviter qu'il y ait des pertes humaines», conclut le président de l'APC de Bab El Oued. Selon les déclarations qu'on a recueillies sur les lieux, les habitants, malgré leur inquiétudes, sont bien déterminés à rester dans ces maisons précaires. Pour justifier ce refus de quitter les lieux, ces citoyens déclarent qu'ils n'ont pas d'autre endroit où aller.