Profitant de son passage, hier après-midi, sur les ondes de la Chaîne III, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN) n'a pas hésité à répondre ouvertement aux déclarations du ministre de l'Intérieur concernant la baisse des salaires des députés à cause du fort taux d'absentéisme à la Chambre basse du Parlement. «Je crois que le ministre de l'Intérieur n'a rien à voir là-dedans. Il a simplement émis une opinion personnelle.» «Les indemnités des députés ont été alignées sur celles des ministres. Si on doit les revoir, on devrait revoir également les salaires des ministres. Ainsi, personne ne sera mécontent», a-t-il souligné. Appelé à commenter la remise en cause, par certains partis politiques de l'opposition, de la légitimité de l'APN, M. Ziari a reconnu que l'assemblée qu'il préside a été élue avec seulement un taux de participation de 37%. Cependant, a-t-il expliqué, cela ne doit en aucun cas constituer un handicap ou une infirmité pour les représentants, du moment où cette assemblée a été élue par le peuple et approuvée par les autorités compétentes. Déterminé à répondre à ses détracteurs aussi bien dans les partis de l'opposition que dans la presse nationale, le président de la Chambre basse du Parlement a pris comme exemple les dernières législatives marocaines. «Les législatives au Maroc ont été qualifiées, par la presse, y compris celle de chez nous, d'une grande fête de la démocratie, pourtant, il y n'y a eu que 40% de participation.» Selon son raisonnement, le problème de la légitimité ne doit pas être mesuré par le taux de participation aux élections : «A toutes les élections à travers la planète, il existe un certain taux d'abstention. Cependant, nous souhaitons qu'il y ait le moins d'abstention possible pour que la représentativité populaire soit grande.» A ce sujet, le président de l'APN a appelé les Algériennes et les Algériens à se présenter en masse le jour J afin d'accompagner l'Algérie dans une nouvelle phase décisive dans l'instauration de la démocratie et des valeurs de la République. «Le but des réformes engagées dernièrement est d'entrer dans une nouvelle phase institutionnelle visant à mettre fin à la période de transition avec sa partie douloureuse et tragique des années 1990, puis celle des années 2000 qui était celle de la remise en place des institutions de l'Etat, de l'économie et la stabilité dans le pays. Avec les prochaines législatives, les institutions élues seront amenées, en dehors de tout état d'urgence, à jouer pleinement leur rôle dans un système républicain dans lequel les fonctions législatives et judiciaires seront pleinement remplies. C'est pour ces raisons qu'il est important que les Algériens s'expriment librement aux prochaines législatives.» Abordant des questions ayant un rapport avec le Front de libération national (FLN), M. Ziari a démenti l'existence de liste commune entre les représentants de l'actuelle direction de l'ex-parti unique et les membres du mouvement de redressement. «Aucune candidature n'a été exclue. Nous avons émis comme directive de récolter toutes les demandes de candidature sans la moindre forme d'exclusion. Il n'y a pas de liste commune avec qui que ce soit. La commission de candidature présidée par le secrétaire général du parti étudie les candidatures à la lumière d'un seul élément : les capacités de convaincre les électeurs», a-t-il conclu.