Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Abdelaziz Ziari, a affirmé que ceux qui s'attaquent à l'institution parlementaire en Algérie s'en prennent à la démocratie et non pas à un régime. «En décrédibilisant l'APN, ce n'est pas au régime ni au système que l'on s'en prend, mais à la démocratie », a indiqué M. Ziari dans un entretien à l'hebdomadaire Jeune Afrique, dans lequel il répond à une partie de l'opposition qui accuse la majorité à l'APN d'avoir «édulcoré» les réformes politiques proposées en avril dernier par le président de la République. Pour le président de la Chambre basse, ce qui est reproché à la majorité (parlementaire) est d'avoir rejeté la disposition du projet de loi organique relative au régime électoral prévoyant de déchoir de son mandat l'élu qui change de parti au milieu de la législature. «J'assume totalement ce choix, car je suis pour la République des citoyens, par pour celle des partis. Nomade ou pas, l'élu tire sa légitimité du suffrage universel et non du programme d'un parti», a-t-il dit. Invité à dresser le bilan de la législature qu'il préside depuis 2007, M. Ziari a affirmé qu'il a «toutes les raisons d'en être fier». «L'ensemble des composantes politiques de notre Assemblée a pu s'exprimer en toute liberté. L'opposition a défendu ses points de vue, tout comme la majorité», s'est-il félicité. Selon son président, cette législature a enregistré «1100 interpellations de l'exécutif, avec 850 questions orales et 695 écrites, soit une moyenne de 300 interpellations par an, et 25 propositions de loi, dont 12 émanant de députés de l'opposition». A une question sur un «déficit de légitimité» que traînerait l'Assemblée, pour avoir été élue par 35% du corps électoral, M. Ziari a répondu que cet argument n'est pas recevable. "Il y a quelques mois, des législatives ont été organisées au Maroc (à) ces élections ont été présentées comme des noces démocratiques avec un taux de participation de 40%. Pourquoi, avec cinq points de participation en moins, serions-nous frappés d'illégitimité», s'est-il interrogé. «L'APN est un réel espace démocratique. Quand le débat contradictoire se situe dans l'hémicycle, c'est qu'il n'est pas dans la rue», a soutenu M. Ziari, affirmant que «Dieu sait à quel point les Algériens sont conscients des périls et menaces d'une rue transformée en tribune politique». A la question de savoir s'il redoutait un effet de «contagion» des révolutions arabes en Algérie, qui renouvelle sa législature en 2012, il a indiqué que «dans notre région, le vote islamiste n'est pas idéologique, mais une sanction contre la corruption des élites et le déficit de justice sociale». « Chez nous, la corruption n'a jamais atteint de tels sommets. Quant à la justice sociale, je vous renvoie au montant des transferts sociaux prévus chaque année par le budget de l'Etat», a-t-il conclu.