L'artiste peintre Farid Benyâa présentera du 8 mars au 6 avril prochain, au Centre culturel algérien à Paris, sa dernière collection de peintures. A l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme, l'artiste peintre Farid Benyaa, dévoilera au public parisien une série d'œuvres regroupées sous le titre générique Vibrations. Ce titre revêt une double signification chez l'artiste. Dans un premier temps, il met en avant-plan le graphisme qui se veut vibrant pour engager un pouvoir de suggestion. Ce titre se veut en rapport à la thématique de la femme. Son engagement dans la société témoigne d'une société qui bouge. «Je suis convaincu, explique l'artiste, qu'elle est l'axe autour duquel va se transformer la société algérienne, malgré le fait que notre société a tendance à la tirer vers le bas. A travers une culture ancestrale dominée par l'homme et des lois qui l'amputent de sa personnalité et de sa diversité, la femme algérienne a pris conscience de l'épaisseur de la muraille à abattre. Elle a commencé à s'organiser.» Au cours de cette nouvelle exposition, Farid Benyaa présentera une nouvelle technique de travail, en l'occurrence le graphisme de suggestion. Il s'agit d'une synthèse entre le réalisme et l'abstraction, entre la réalité extérieure et son monde intérieur, entre le local et l'universel, entre le visible et l'invisible. C'est une nouvelle notion se déclinant sous la forme de vitesse et de sonorité. A la question de savoir pourquoi cette redondance du thème de la femme dans l'ensemble de ses productions, le plasticien explique qu'en dehors du fait que la femme représente toutes les valeurs, elle symbolise, en outre, le charme, la séduction et l'esthétique. «Je me passionne particulièrement pour la spiritualité et les mécanismes de l'esprit humain, en particulier par le monde intérieur de la femme. Elle représente l'alchimie de l'âme, la compréhension et l'amour, le langage et la dignité intérieure, les mouvances courbes, les évidences affectives, la connaissance intuitive. C'est la vie ésotérique. La femme est donc pour moi cette synthèse entre une esthétique et un monde intérieur teintée de poésie. J'essaye de traduire dans le regard ce vaste océan où l'on peut voguer…», explique-t-il. Pour les intéressés, Farid Benyaa compte organiser la même exposition au mois de mai prochain, dans sa galerie à Alger. Il est à noter que Farid Benyaa est né en 1953 à Sidi-Aïch (Béjaïa). Il est diplômé en architecture et urbanisme de l'Epau d'Alger. En 1980, il participe au projet de restauration de la Casbah. Pendant trois ans, il va sillonner ses venelles et ses remparts. Il est tout de suite séduit par son architecture ensorceleuse qui va l'inspirer par la suite dans son travail de dessinateur. Farid entreprend plusieurs projets au sein du BEREP avant d'acquérir son propre bureau d'études en 1989. Doué dès son jeune âge pour le dessin, il apprend seul les rudiments de cet art qu'il explore à travers les livres mais aussi en s'y exerçant. Sa deuxième passion, l'architecture, lui fait découvrir le rapido à l'encre de Chine qu'il utilise au dessin pendant des années. Graphiste, dessinateur, Farid a plusieurs expositions individuelles à son actif, dont une à Genève. Il est le propriétaire d'une galerie d'art portant son nom à Bir Mourad Raïs.