Le collectif des concierges à Alger a organisé un sit-in, hier matin, devant le siège du ministère du l'Habitat et l'Urbanisme. Plus de 70 personnes, entre femmes, vieux, jeunes, enfants, se sont regroupées pour exiger des autorités une solution à leur problème : ils réclament «la régularisation de leurs logements». Le métier de concierge étant en suspens dans notre pays, ces familles occupant les loges des immeubles de la capitale craignent de se retrouver dehors sans aucune alternative, vu qu'elles ne disposent pas d'acte de propriété. «C'est le deux poids, deux mesures», déplore un représentant du collectif, qui rappelle que plus de 600 cas ont été «régularisés» auparavant par l'OPGI dans le cadre de la loi sur la cession des biens de l'Etat. «Pourquoi alors priver les autres concierges qui sont vraiment dans le besoin ?» s'interroge notre interlocuteur, rappelant au passage que la moyenne d'âge des concierges est comprise, aujourd'hui, entre 60 et 90 ans. Cependant, cette situation alarmante semble galvaniser davantage les membres du collectif pour aller jusqu'au bout de leur requête. La réhabilitation du métier de concierge dans notre pays, ont estimé les protestataires, n'est pas à l'ordre du jour, néanmoins, il serait judicieux que les autorités se prononcent sur ce sujet. «Cela fait longtemps que nous essayons par tous les moyens de régler cette situation mais personne ne daigne répondre à nos doléances», a-t-on déploré, tout en ajoutant : «Ce que nous demandons est simple : que l'Etat nous vende ces logements pour que notre situation soit réglée une bonne fois pour toutes.» Il faut savoir, que ce collectif n'en est pas à son premier mouvement de protestation, dernièrement, les occupants de logements de concierge des immeubles d'Alger-Centre s'étaient rassemblés devant le siège de la wilaya. «Nous avons écrit à tout le monde, y compris au président de la République, mais personne n'a daigné donner suite à nos revendications», a déploré le représentant de ce collectif. Le jeune Hamdi nous a déclaré : «Nous habitons ces lieux depuis plus de cinquante ans, nos mères, qui étaient des concierges à la fin des années 1950, les ont occupés avec leur famille mais la cession des biens de l'Etat est intervenue et beaucoup de familles n'ont rien reçu. Nous ne disposons pas d'actes à ce jour.»