Incroyable mais vrai ! Après plus de 23 ans à la tête du Rassemblement pour la culture et la démocratie, (RCD), Saïd Sadi a annoncé sa démission du poste de président lors d'une réunion avec les membres du conseil national du parti, provoquant un remue-ménage dans les rangs des militants. Selon notre source, Sadi aurait réuni les membres du secrétariat national de son parti pour faire part de sa volonté de se défaire de ses pouvoirs en tant que président, et ce, quelques heures à peine avant l'ouverture des travaux du IVe congrès ordinaire du RCD qui a débuté hier pour s'achever aujourd'hui. Notre source affirme aussi qu'il aurait proposé la présidence du parti à Noureddine Aït Hamouda, un membre phare du parti, mais ce dernier aurait refusé, ne souhaitant pas s'engager dans une telle aventure et préférant rester un «simple militant». Saïd Sadi aurait expliqué ce retrait par le fait qu'il était temps pour les nouvelles générations de prendre les rênes du parti. Une conclusion à laquelle il est arrivé après avoir recouru à «son autocritique», ajoute encore notre source. Sadi aurait-il compris, enfin, que son entêtement à vouloir rester le leader durant des années est loin de servir les intérêts de son parti ? Les membres du bureau national n'auront pas à attendre longtemps pour désigner le futur chef du RCD, et si l'annonce de l'élection du nouveau président se fera au deuxième jour du congrès ordinaire, il n'en demeure pas moins, que Mohcine Belabbas (42 ans), secrétaire national à la communication, porte-parole du parti et député de la circonscription d'Alger est le mieux placé, selon la direction du parti et le président sortant lui-même, pour assurer la succession, comme l'a rapporté le site . Le RCD a décidé de boycotter les législatives de mai prochain, se souvient-on, justifiant cette décision par «la nécessité de préserver le crédit du parti dans un scrutin qui heurte la conscience morale et les valeurs politiques qui ont porté le combat du RCD». Après la forte saignée de cadres qui l'a affaibli sérieusement, une défection populaire de plus en plus croissante, notamment dans son fief, la Kabylie, la multiplication des déclarations contradictoires et un discours usé, la tâche est ardue, pour ne pas dire insurmontable, pour le nouveau président du parti, en l'occurrence Belabbas, qui aura du pain sur la planche pour remettre la parti sur les rails de son projet fondateur. Réussira-t-il à redorer le blason du parti? Est-ce que la nouvelle direction du parti maintiendra-t-elle le boycott des législatives, ou bien assisterons-nous à un revirement de situation de dernière minute? L'avenir nous le dira ! A noter qu'à l'issue des travaux du congrès, qui dureront deux jours, une nouvelle direction sera élue.