Comme nous l'avons rapporté dans notre précédente édition, à l'approche des élections législatives, les mosquées ont renoué avec les méthodes pratiquées durant les années 1990. Cela a fait réagir le ministre des Affaires religieuses et du Wakf qui a promis de prendre des sanctions. Intervenant au niveau de Dar El-Imam, Abdellah Ghoulamalah a reconnu que des dépassements ont été enregistrés dans certaines mosquées du pays promettant de prendre des sanctions à l'encontre des imams qui ont donné des prêches en faveur de certains mouvements. Le ministre a indiqué à ce sujet que des imams n'ont pas respecté les directives de la tutelle dans lesquelles il a été demandé de ne pas utiliser les mosquées à des fins politiques. Sans citer de noms, le ministre a ajouté que les imams qui ont outrepassé les instructions de la tutelle seront déférés devant les commissions de disciplines. Si le ministre a parlé de ces imams pris en flagrant délit en train de faire campagne pour des mouvements islamistes, il n'a pas en revanche réagi aux mosquées qui échappent au contrôle de ses services. Au niveau de ces mosquées, des militants des mouvements islamistes imposent leur diktat sans que l'imam, les dirigeants des mosquées ou autres n'osent leur dire un mot. Que se soit à l'intérieur où à l'extérieur des mosquées, les militants islamistes se rassemblent, prêchant leur idéologie au jeunes et moins jeunes. «Le Bon Dieu punira celle ou celui qui donnerait sa voix pour des partis autres que les mouvements qui représentent la voix du Prophète et du Bon Dieu», disent-ils aux fidèles. Ce n'est pas uniquement les militants hommes qui font déjà campagne pour les partis du courant bien connu. Les femmes également font de même et demandent à leurs congénères qui fréquentent les mosquées de voter pour les mouvements islamistes. Même si le ministre des Affaires religieuses minimise pour l'instant cet état de fait, il met en garde contre l'utilisation des mosquées dans la propagande politique.