Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a averti, hier, que la crise syrienne pourrait avoir des répercussions régionales «retentissantes», évoquant une situation «extrêmement dangereuse». La «crise a des répercussions potentielles retentissantes pour la région et le monde', a déclaré M. Ban. «Notre responsabilité est de travailler en vue d'une résolution de cette situation et crise extrêmement dangereuses», a-t-il ajouté lors d'un discours prononcé à Jakarta. M. Ban a précisé que l'envoyé spécial des Nations unies et de la Ligue arabe, Kofi Annan, qui était en Syrie les 10 et 11 mars, «travaille inlassablement» à la résolution de la crise. Dans une version de son discours diffusé à l'avance, le numéro un de l'ONU devait dire qu'il «s'attendait à ce que (M. Annan) retourne à Damas très bientôt». Mais dans la version actuellement prononcée du discours, il n'a en revanche fait aucune référence à un possible nouveau voyage de M. Annan à Damas. Martin Nesirky, porte-parole de M. Ban, a expliqué que M. Annan «attend toujours d'obtenir plus de détails (de la part de son équipe d'experts à Damas) avant de prendre une décision quant à ses projets de déplacements». M. Annan s'est rendu les 10 et 11 mars en Syrie pour y présenter au président Bachar al-Assad une «série de propositions concrètes» afin de tenter de mettre fin aux violences qui ensanglantent le pays depuis un an. Mais il n'est pas parvenu à un accord. Il a par la suite dépêché cinq experts internationaux qui sont actuellement en Syrie. Ban Ki-moon a de plus appelé une nouvelle fois la communauté internationale à «parler d'une même voix», afin notamment de fournir une assistance humanitaire «immédiate» aux victimes des violences en Syrie. «Nous nous sommes fixés trois priorités. D'abord la fin immédiate des violences, de toutes les violences, puis l'engagement d'un dialogue politique qui n'exclut personne, afin de définir l'avenir de la Syrie tel que les civils l'entendent. Et troisièmement, nous devons fournir immédiatement et de manière urgente une assistance humanitaire», a déclaré M. Ban. «J'appelle les dirigeants dans le monde à s'unir pour parler d'une même voix», a-t-il ajouté, en ouvrant une conférence sur la défense en Indonésie. M. Ban a quitté hier après-midi l'Indonésie pour la Malaisie, en vue d'une tournée régionale qui l'emmènera également à Singapour et en Corée du Sud, son pays natal, pour un important sommet sur la sécurité nucléaire. La déclaration de M. Ban intervient peu après que les ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU se sont séparés sans accord formel sur un projet de déclaration. Un texte amendé va leur être soumis pour une éventuelle adoption mercredi matin, ont indiqué des diplomates. Selon l'ambassadeur français, Gérard Araud, Paris va présenter un «nouveau texte» et si aucun des pays membres ne présente d'objection, l'adoption formelle de cette déclaration du Conseil interviendra dans la matinée. Le projet de déclaration vise à soutenir la médiation de Kofi Annan en Syrie et à faire pression sur Damas. Elle s'est heurtée à des réticences de la Russie.