Le parti de la Liberté et de la Justice (PLJ) de Mohamed Said Belaid a tenu son meeting ce week-end au centre culturel de Boudouaou. Lors de son discours, le président du PLJ est revenu longuement sur le fossé existant entre la population et la classe politique. Un fossé créé, selon lui, après l'échec des politiques de répondre aux véritables préoccupations des citoyens : «Nos politiciens ne savent faire que de promesses. Et c'est cette culture qui a fait fuir les gens de la politique. Aujourd'hui, les jeunes disent que les politiciens font tous du business donc nous n'allons pas leur faire confiance», a-t-il analysé, ajoutant que tout ce que vit le pays actuellement est dû à ce problème. Revenant sur le drame du suicide des enfants en Kabylie, le premier responsable du PLJ s'est indigné quant à l'absence de réaction de la part de la classe politique et des responsables du gouvernement. Pour lui, les hommes politiques, qu'ils soient dans le pouvoir ou dans l'opposition, ont perdu de leur crédibilité. Il a tenu à rappeler la gravité de la crise morale induite par l'effritement des valeurs et l'échec des politiques mises en œuvres par le pouvoir en place. Abordant le volet des solutions, le président du PLJ rappelle que le désintéressement des citoyens de la politique ne résoud pas le problème, mais elle profite aux tenants du pouvoir. «Nous nous sommes tous mis d'accord sur le fait que la classe politique a échoué, et vous pouvez dire que j'en fais partie bien que je n'ai pas encore tenté ma chance. Maintenant, doit-on rester les bras croisés et attendre ? Non ce n'est pas ça la solution», a-t-il clamé avant d'inciter les jeunes à œuvrer pour changer leur destin. Pour lui, «le peuple algérien s'est lancé dans l'aventure avant les Tunisiens et les Libyens». Mohamed Saïd Belaïd a donné comme preuve le nombre de protestations (15 selon lui), signalées chaque jour aux quatre coins du pays ces trois dernières années. «Les Algériens ne sont pas dupes, comme l'auraient pensé certains. Ils sont patients et ils ont une mémoire. Aujourd'hui, ils veulent le changement», a-t-il affirmé. Enfin, l'orateur a abordé les relations algéro-françaises à travers le drame de Montauban et son instrumentalisation par la droite française dans des visées électoralistes évidentes. Il a précisé que les réactions suscitées «ne sont pas de nature à améliorer les relations algéro-françaises». Pour lui, la focalisation des médias français sur les origines algériennes de l'assassin est inopportune : «L'auteur du crime est né en France et s'est imprégné de la culture française. Il ne s'est jamais rendu en Algérie.»