«L'Algérie doit faire face aujourd'hui à des défis très importants dans les différents domaines liés à l'énergie et le volet recherche-développement constitue un facteur majeur pour pouvoir relever ces défis». C'est ce qu'a déclaré, Toufik Draoui, de l'université de Béchar, en marge d'un séminaire sur l'énergie, organisé par l'université de la science et de la technologie Houari Boumediene (USTHB). Pour lui, l'optimisation de l'exploitation des sources fossiles pour répondre à la demande interne et externe, le développement des énergies renouvelables comme source alternative ainsi que l'exploration et l'exploitation des sources non conventionnelles sont ainsi les principaux défis auxquels l'Algérie devra faire face à moyen et long termes. Cet universitaire qui dirige des travaux de recherche appliquée dans le domaine de l'efficacité énergétique dans la construction, a mis l'accent sur la nécessité d'établir et de renforcer les liens de coopération entre le monde de la recherche et celui de l'entreprise. Les différents travaux et études menés ces dix dernières années, particulièrement dans les applications et procédés relatifs à l'économie de l'énergie et l'exploitation des énergies alternatives telles que le solaire, l'éolien, la biomasse et la géothermie, pourraient constituer une bonne référence aux laboratoires de recherche relevant des compagnies opérant dans le secteur de l'énergie notamment Sonatrach et Sonelgaz. S'agissant du programme national de développement des énergies renouvelables, l'intervenant a estimé que l'objectif fixé de former 3 000 chercheurs dans ce segment pour les deux prochaines décennies nécessite, justement, «une plus grande complicité entre les sphères, institutionnelle, académique, technologique et économique».Dans cette optique, le monde de la recherche est appelé à suivre de près tout progrès scientifique et technologique réalisé sur l'échelle mondiale, tandis que les pouvoirs publics devraient adapter et ajuster le cadre réglementaire et législatif pour permettre l'introduction et l'utilisation appliquée dans le marché national de ces technologies, alors que les établissements chargés d'exécuter le programme, et à leur tête le groupe Sonelgaz, sont invités à miser sur la communauté scientifique nationale pour apporter la réponse à leurs besoins en matière de recherche et développement. Pour sa part, Mme Nabila Louai, de l'Université de Batna, a noté le fait que le programme national de développement des énergies renouvelables, focalisé sur le solaire et l'éolien, n'a pas pris en considération les autres potentialités alternatives et abondantes en Algérie, comme la géothermique, l'hydraulique, le biogaz et même l'utilisation des déchets dans la génération de l'énergie. Le potentiel algérien de ces sources demeure très important et nécessite seulement d'être «bien identifié à travers des études adéquates dans le cadre d'un partenariat technique entreprise-université», a-t-elle souligné.