Une journée d'étude a été consacrée à l'image dans les maquis à la 12e édition du FCNAFA intitulée «L'impact de l'image dans les maquis était à la mesure de la réputation de la révolution». L'impact des images prises dans les maquis durant la guerre d'Algérie engagée par la glorieuse Armée de libération nationale (ALN) était à la mesure de la réputation de la révolution algérienne, a estimé Ali Haroun, un ex-membre du Haut Comité d'Etat (HCE), avant-hier mardi, à Larbaa Nath Irathen (Tizi Ouzou). Il s'exprimait, lors d'une journée d'étude sur le thème «L'image au service de la Révolution», organisée en marge de la 12e édition du Festival national du film amazigh. Dans son intervention, M. Haroun a mis en avant le rôle de l'image prise dans les maquis durant la guerre de libération nationale. «L'image a grandement contribué à porter hors des frontières la cause nationale. La photo, la vidéo et/ou le film étaient le porte-voix de la Révolution à l'extérieur», a estimé M. Haroun, indiquant qu'au déclenchement de la guerre pour le recouvrement de l'indépendance, le Front de libération nationale (FLN) n'a pas songé à l'usage de l'image. «Au départ, les initiateurs du FLN qui activaient dans la clandestinité, s'opposaient fermement à toute prise de vue (photo vidéo et/ou film) de peur d'être identifiés et repérés par le colonisateur», a-t-il argumenté, précisant que la première photo prise dans les maquis de la wilaya III historique et publiée dans un journal français était celle d'un maquisard tombé au champ d'honneur. «Les rares images de la lutte armée engagée par la glorieuse Armée de libération nationale montraient des personnes avec des visages voilés avec des foulards». Au déclenchement de la révolution, on n'a jamais connu les noms des groupes des cinq, des six et des vingt-deux, donc il n'était pas question de faire connaître leurs visages. Pas question de publier ou de photographier qui que ce soit surtout dans les maquis. Parce qu'il suffisait qu'un maquisard tombe au combat ou se fasse prisonnier pour qu'on trouve sur ces photos les justifications pour arrêter d'autres personnes. L'ex-membre du HCE se rappelle que, jusqu'à 1958, les actions de la glorieuse Armée de libération nationale n'étaient pas suffisamment prises sur photo, vidéo ou sur image. Peu d'images y ont été prises dans les maquis. Les premiers numéros du journal El Moudjahid, organe officiel du FLN, tiré à la ronéo avec une seule photo, celle d'un cadavre, en juillet ou août 57, a-t-il dit. Ce n'est qu'après la création du GPRA (Gouvernement provisoire de la république algérienne) avec ses structures politiques, dont le ministère de la communication que, se souvient M. Haroun, les actions de l'ALN et du FLN furent médiatisées par la radio et le journal au départ, puis, en images filmées, et les photos de ses membres, notamment les leaders Krim Belkacem, Ouamrane, Déhilès (colonel Si Sadek) publiées. «Le GPRA fut alors reconnu par les pays arabes et la question de l'indépendance internationalisée. Les premières images filmées étaient celles d'un cinéaste yougoslave si j'ai bon souvenir. L'un des premiers films est celui du cinéaste Vautier qui a pris en images les actions de l'ALN et de Clément. Au départ, les images que nous avions étaient très peu nombreuses. Après 1958, 1959, d'autres professionnels de l'image acquis à la cause algérienne ont bravé la ligne Maurice pour immortaliser ces événements avant d'être repris dans des revues allemandes, anglaises, russes. Ce qui a fait connaître le FLN et la guerre d'Algérie, engagée par la glorieuse Armée nationale populaire, était devenu un événement connu à travers le monde », a-t-il poursuivi encore. Les images prises dans les maquis de l'ALN par des photographes, des caméramen et des cinéastes montraient et révélaient les aspirations, les souffrances et surtout l'engagement du peuple algérien en lutte pour son indépendance. Les images se rapportant à des faits et des événements historiques ont été pour beaucoup dans, d'une part, l'internationalisation de la question de la souveraineté nationale qui sera débattue à l'Organisation des nations unies et, d'autre part, démystifier la propagande coloniale. L'œuvre cinématographique «Djazaïrouna» dont les images saisissantes qu'elles véhiculaient avait fait le tour du monde, traitait des exactions et des persécutions que le peuple algérien endurait durant la guerre de libération nationale. Enfin, M. Haroun a rappelé que le cigle FLN, avant même la fin de la guerre, était devenu prestigieux, connu dans le monde entier. Les Corses mais aussi beaucoup d'autres, d'Amérique latine notamment, ont repris à leur compte le sigle FLN, devenu glorieux.