La deuxième conférence des pays «amis» de la Syrie s'est ouverte en Turquie avec la présence des représentants de plusieurs pays mais sans la Chine et la Russie, de Koffi Annan et Ban Ki-moon. Le Qatar et l'Arabie saoudite demeurent les deux pays qui veulent à tout prix faire chuter le régime syrien, appelant à l'armement de l'opposition et à une intervention militaire étrangère. Pour le régime syrien, la conférence en question est un non-événement. La conférence a été organisée au Centre des congrès de la métropole avec la participation de la secrétaire d'Etat américaine Mme Hillary Clinton et des représentants de plusieurs pays arabes et occidentaux. La réunion a débuté par une brève allocution du Premier ministre turc Tayeb Erdogan qui a appelé à l'amplification des mesures répressives contre le régime syrien pour le contraindre à cesser, selon lui, les violences contre son peuple et qui durent depuis une année. Malgré la présence du secrétaire général de la Ligue arabe et de plusieurs représentants des pays du monde, la parole fut donnée au ministre des Affaires étrangères du Qatar qui comme d'habitude a tiré à boulets rouge sur le régime syrien. Le représentant de l'Arabie saoudite a également insisté pour renforcer la répression sur Damas par l'ensemble des moyens. Si le régime syrien a boycotté ses «amis», l'opposition a été présente par le «Conseil national syrien (CNS)». Le chef de l'opposition a insisté sur l'armement de l'«Armée syrienne libre (ASL)». «Le CNS exprime les demandes du peuple syrien. Nous avons appelé plusieurs fois à l'armement de l'Armée syrienne libre. Nous souhaitons que la conférence des amis de la Syrie accède à cette demande», a déclaré M. Ghalioun. «Nous attendons de la communauté internationale des décisions concernant la défense des citoyens qui subissent des pilonnages quotidiens et la mort, a-t-il ajouté. La proposition de l'opposition soutenue par le Qatar et l'Arabie saoudite n'a pas trouvé d'écho chez la majorité des pays arabes et occidentaux et même les Etats-Unis d'Amérique. Après le Qatar, c'est l'Arabie saoudite qui s'achar-ne sur le régime syrien, indiquant que l'armement de l'opposition est un devoir. Prenant la parole, Mme Clinton a indiqué que «après avoir accepté le plan de l'émissaire international Kofi Annan, le régime syrien continue à pilonner les civils, à maintenir le siège de quartiers et même à prendre pour cible des lieux de prière», a-t-elle déclaré. «La bataille pour faire tomber l'Etat en Syrie est terminée une fois pour toutes», a affirmé le ministère syrien des Affaires étrangères, prévenant que l'armée ne se retirerait des zones résidentielles qu'après «le rétablissement de la sécurité et la paix civile». L'Iran qui soutient le régime syrien a indiqué que les ennemis du peuple syrien ont échoué de déstabiliser le pays. Le ministre iranien adjoint des Affaires étrangères, Husseine Amir Abdellahyane, a ajouté que la Syrie avait dépassé avec réussite la crise et le danger en dépit des complots féroces déclenchés à son encontre. Il a réaffirmé le rejet de son pays de toute forme d'ingérence étrangère dans les affaires intérieures de la Syrie autant que les tentatives de nuire au peuple syrien. Dans une déclaration faite à l'issue de sa rencontre à Beyrouth avec le ministre des Affaires étrangères et des Emigrés, Adnan Mansour, Abdellahyane a souligné que la voie politique était le seul moyen pour sortir de la crise en Syrie. «L'Iran a déployé des efforts susceptibles d'aider l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie, Kofi Annan, à mener à bien sa mission», a indiqué le responsable iranien. Il a affirmé que les réformes menées par le président Bachar al-Assad, s'ajoutant à la lucidité du peuple syrien, vont mener la Syrie vers plus d'évolution et de prospérité. Plusieurs pays arabes n'ont pas participé à cette conférence d'Istanbul, ainsi que la Russie et la Chine, principaux soutiens de la Syrie. Kofi Annan et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon sont également absents, de même que l'Irak, qui assure la présidence de la Ligue arabe.