«Les pays amis du peuple syrien», réunis hier à Istanbul, soutiennent pleinement le plan Annan de sortie de crise en Syrie, soulignant la nécessité de fixer un délai pour son application, selon le communiqué final rendu public dans l'après-midi. Le groupe des Amis salue les efforts de l'émissaire spécial Kofi Annan et exprime son soutien à l'application de sa mission. La conférence a souligné que «le régime syrien sera jugé non pas sur ses promesses mais pour la mise en oeuvre (du plan) sur le terrain. La fenêtre d'opportunité ouverte (au régime syrien) au sujet des engagements faits à M. Annan n'est pas illimitée». La Syrie avait déjà annoncé, mardi dernier, qu'elle acceptait le plan Annan. Les «Amis de la Syrie» ont reconnu le Conseil national syrien (CNS) comme «représentant légitime de tous les Syriens», a indiqué l'agence de presse turque Anatolie, citant le communiqué final de la conférence. Cette initiative fait suite à une demande en ce sens du CNS, sachant que ce conseil est contesté par l'opposition intérieure lui reprochant ses liens avec les puissances occidentales et certains pays arabes alliés fidèles des Etats-Unis d'Amériques et de la Grande Bretagne. L'opposition intérieure lui reproche aussi ses appels à l'internationalisation de la crise syrienne et l'intervention de l'Otan, alors que les Syriens sont connus dans le monde arabe pour leur patriotisme et leur nationalisme. Il faut souligner que la conférence des «Amis de la Syrie» n'est pas reconnue par la Chine et la Russie qui considèrent cette initiative comme un obstacle à la mission de Kofi Annan. Medelci : «L'initiative de la Ligue arabe demeure la référence centrale» Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a réaffirmé hier à Istanbul, que l'initiative de la Ligue arabe demeurait la «référence centrale» pour le règlement de la crise syrienne, réitérant la position de l'Algérie contre toute intervention étrangère dans ce pays. «A Tunis, nous nous sommes quittés sur une conviction commune, celle de la nécessité d'une solution politique et celle, également, de la nécessité de retour des forces militaires dans leurs campements conformément, d'ailleurs, aux engagements du gouvernement syrien pris, en novembre 2011, au terme d'un accord passé avec la Ligue arabe dont l'initiative pour un règlement de la crise syrienne demeure la référence centrale pour tous», a déclaré M. Medelci dans son discours à l'occasion de la 2e conférence des Amis de la Syrie. Le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que le gouvernement syrien «vient de confirmer, le 27 mars, son accord aux propositions de Kofi Annan en six points», citant notamment celui de «l'arrêt effectif» de toutes les formes de violences armées par toutes les parties. «Cet accord, qui doit être respecté, a été salué par la communauté internationale et par le sommet de Baghdad de la Ligue arabe (tenu le 29 mars)», a-t-il souligné. M. Medelci a également rappelé que le sommet de la Ligue arabe avait également lancé un appel à l'opposition «pour qu'elle s'inscrive pleinement dans la démarche de l'envoyé spécial des Nations unies et de la Ligue arabe».