De nombreux pays et organisation internationales ont condamné le coup d'Etat militaire survenu en Guinée-Bissau, et appelé «au calme» et au «retour de la légalité», à deux semaines de la présidentielle du 29 avril. Fidèle à sa position de principe qui consiste à rejeter fermement les changements anticonstitutionnels, l'Algérie a appelé vendredi toutes les parties en Guinée-Bissau à «faire preuve de la plus grande retenue afin que de la légalité et la légitimité puissent être restaurées le plus rapidement possible», a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M. Amar Belani, dans une déclaration. Pour sa part, le président de la commission de l'Union africaine (UA) Jean Ping a qualifié d'«inadmissible» le coup de force en Guinée-Bissau : «L'UA n'acceptera aucune prise de pouvoir par des voies anticonstitutionnelles et remise en cause du processus démocratique en Guinée-Bissau», a-t-il dit dans un communiqué. M. Ping a, en outre, exprimé son regret «face aux événements en Guinée-Bissau qui «surviennent juste avant le lancement de la campagne électorale pour le second tour de la présidentielle anticipée», prévu le 29 avril entre l'ex-président Kumba Yala, et le Premier ministre, Carlos Gomes Junior, favori du scrutin. De son côté, le président en exercice de l'UA, le chef d'Etat béninois Boni Yayi, a condamné «avec fermeté» le putsch en Guinée-Bissau, selon le ministre béninois des Affaires étrangères, Nassirou Arifari Bako. La présidence de l'UA exige également «le retour à l'ordre constitutionnel et le respect des instituions démocratiques bissau-guinéennes», a-t-il encore dit. A l'ONU, les pays membres du Conseil de sécurité ont «condamné fermement» vendredi le nouveau coup de force militaire en Guinée-Bissau et demandé le retour du «gouvernement légitime». Les membres du Conseil ont exigé aussi «le rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel et du gouvernement légitime« pour permettre aux élections du 29 avril de se tenir comme prévu. De son côté, le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, a «condamné avec la plus grande fermeté» ce coup d'Etat appelant l'armée à «relâcher immédiatement et sans condition toutes les personnes détenues». La Maison-Blanche a, elle aussi, condamné vendredi le putsch en Guinée-Bissau, exigeant la «restauration immédiate du gouvernement légitime» de ce pays d'Afrique de l'Ouest. Le Portugal a, quant à lui, lancé un appel à «cesser la violence» et au «respect de la légalité» en Guinée-Bissau, son ancienne colonie, après les troubles de jeudi soir, selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères portugais. Enfin, le chef de la diplomatie canadienne, John Baird, a pressé les militaires de quitter le pouvoir et demandé la libération du président intérimaire.