Les militaires putschistes de Guinée-Bissau ont annoncé lundi la fermeture de leur espace aérien et maritime, prévenant que toute intrusion serait suivie d'une «riposte militaire». Toute violation de l'espace aérien et maritime conduira à une «riposte militaire», ont-ils averti dans un communiqué qui invoque des raisons de «sécurité nationale». Cette mesure est un défi à la communauté internationale, et à l'Afrique en particulier, qui a unanimement condamné le coup de force du 12 avril à Bissau. Les chefs militaires ont pris le pouvoir après avoir arrêté le chef de l'Etat par intérim, le président Raimundo Pereira, ainsi que l'ancien Premier ministre, Carlos Gomes Jr. Ce dernier est le candidat du PAIGC qui est arrivé largement en tête au premier tour, le 18 mars, de l'élection présidentielle. Le second tour est, en principe, prévu le 18 mars. Les chefs de l'armée ont annoncé avoir formé un «conseil national de transition» comprenant certains partis politiques bissau-guinéens. Le PAIGC, première formation de cette ancienne colonie portugaise d'Afrique de l'Ouest, n'en fait pas partie. La décision de fermer sans préavis l'espace aérien et maritime intervient alors qu'une délégation de haut niveau de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest s'apprête à se rendre à Bissau pour remettre un message de fermeté aux militaires dont l'initiative a été jugée «inacceptable» par la Cédéao. La délégation ouest-africaine, dit-on, sera autorisée à faire le déplacement pour rencontrer les chefs militaires bissau-guinéens. Ce week-end, la Communauté des pays lusophones (CPLP), dont fait partie Bissau, a apporté son soutien à l'idée de la Constitution d'une force d'intervention mandatée par les Nations unies en concertation avec l'Union africaine et l'Union européenne.