Aussitôt la mort du président Vieira confirmée, l'Union africaine, par la voix du président de sa commission, a réagi en condamnant fermement cet assassinat, le qualifiant «d'acte criminel». Pour Jean Ping, cet assassinat est d'autant plus «grave» qu'il intervient «à un moment où des efforts étaient entrepris pour consolider la paix après les élections (législatives) de novembre pour renforcer le processus démocratique dans ce pays, des élections qui s'étaient déroulées dans des conditions correctes». Pour sa part, le secrétaire exécutif de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), Mohamed Ibn Chambas, a affirmé qu'à travers l'assassinat de Vieira, «c'est la démocratie qu'on assassine». «Ce qui s'est passé est très grave. Nous voulons consolider la démocratie, la paix et la sécurité dans cette région (l'Afrique de l'Ouest). Alors la mort d'un Président, d'un chef d'état-major, est une nouvelle très grave», a-t-il déclaré. Quant au Portugal, ancien colonisateur de ce petit pays rural, l'un des plus pauvres du monde, il a, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, «condamné avec véhémence» les violences qui ont coûté la vie au président bissau-guinéen et au chef d'état-major de l'armée, annonçant au passage une «réunion d'urgence» de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) pour débattre des graves événements de Guinée-Bissau. Ancienne puissance coloniale, le Portugal préside actuellement la CPLP, qui réunit huit pays lusophones : Angola, Brésil, Cap-Vert, Guinée-Bissau, Mozambique, Portugal, Sao Tomé-et-Principe et Timor oriental.