Lors de sa visite à Annaba, le secrétaire général de l'Union nationale des agriculteurs algériens, M. Alloui, n'a pas hésité à dénoncer les barrons de l'agriculture qui ont bénéficié d'une faramineuse aide financière de l'Etat sans fournir une contre-partie pour le secteur, mais faisant subir des pertes au pays évaluées à des centaines de milliards, a-t-il révélé. La superficie de l'Algérie est de l'ordre de 238 millions d'hectares dont, souligne-t-on, les terres improductives non affectées à l'agriculture notamment des terres incultes sont de 190 millions d'hectares, soit un taux de 80% de la superficie totale du pays. Alors que les terres qui sont consacrées à l'agriculture représentent 40 millions hectares, soit 17 % de la superficie nationale. Concernant les terres des exploitations forestières et alfatières, celles-ci se composent de 3,9 millions d'hectares, soit 1,6 %. Le secteur démontre que près d'un million d'hectares est consacré comme improductif, soit 31 millions d'hectares sont d'ores et déjà utilisés comme pacages et parcours et le reste qui estimé à 8,5 millions d'hectares, constitue ainsi la surface agricole utile (SAU), indique-t-on. Or, le pays n'est pas auto- suffisant en matière agricole et accuse chaque année un déficit important avec une surface agricole utile de l'ordre de 3% seulement du territoire, 64% des exploitations possèdent une surface inférieure à 5 ha pour une population rurale estimée à 41 % de la population totale, 23% représentent la catégorie de la population qui travaillent dans ce secteur, soit, souligne-t-on, 7 375 000 personnes et autres de 24 424 000 personnes non agricoles. Les produits qui sont majoritairement utilisés sur le sol sont le blé, la pomme de terre, l'orange, la tomate et le pastèque. Dans ce contexte, il faut souligner que notre pays importe près de 75% de ses besoins et pour changer cette situation, l'Etat avait fait de l'agriculture une de ses priorités en mettant en œuvre le PNDA (Plan national de développement de l'agriculture) qui notamment souffre du manque d'irrigation pour une productivité faible en raison de semences de mauvaise qualité. Les problèmes sont importants dans la production de pommes de terre et dans le secteur des produits laitiers, révèle-t-on. Le pays exporte des produits agricoles frais pour une valeur de 30 millions de dollars à peine par an dont, note-t-on, 20 millions de dollars pour les seules dattes sur 700 millions de dollars d'exportation de marchandises hors hydrocarbures, indique-t-on. En effet, il a été enregistré des résultats dérisoires par rapport aux potentialités nationales. Les principales exportations tournent autour des produits agricoles comme les dattes, l'huile de mais, la beurre graisse de cacao, le vin, la peau salée de bovin, peaux de bovin NRA et autres produits. Les produits importés sont le blé, lait de vache sec, entier, le maïs, le sucre raffiné, le sucre centrifugé brut, la viande de bœuf désossée et le café vert. L'Algérie importe enfin beaucoup de blé et de produits laitiers. Selon toute vraisemblance, les dernières 15 années, la politique agricole s'était basée sur des points d'encouragement visant les agriculteurs à participer activement à la mise en œuvre des actions de développement du secteur en question, à savoir le lancement des programmes relatifs à l'élevage bovin laitier dans la plaine de la Mitidja. Or, la gestion de l'eau dans l'agriculture pluviale comme dans l'agriculture irriguée fut déterminante pour obtenir des résultats favorables dans l'augmentation de la productivité sinon récoltes par goutte d'eau. Les effets positifs de l'irrigation sur l'environnement sont notamment la création de systèmes de zones humides artificielles, de microclimats et la biodiversité qui y est associée. Cette gestion des terres pour l'agriculture non irriguée aide à combattre l'érosion des sols et protège les zones en aval contre les inondations. La culture de l'olivier en Algérie, qui occupe une surface cultivée de 178 000 ha pour un rendement de 16 q à l'hectare et une production de 300 000 tonnes par an place Algérie à la 9e place mondiale. Cette culture de l'olivier et la cueillette des olives représente une importante source d'emploi en Algérie comme dans le monde si on prend l'exemple de l'Espagne qui est le premier producteur mondial d'huile d'olive avec une estimation de 22 850 000 journée. L'Algérie est un grand producteur d'olives et d'huile d'olive à l'instar de nombreux autres pays méditerranéens alors que les exportations de ce produit demeurent encore faibles, estiment certains observateurs. A ce sujet, le SG de l'Union des agriculteurs affirme que la politique défaillante qu'avait exécutée le ministère de l'Agriculture ces deux dernières années a eu des retombées graves sur l'avenir des usines de transformation et des terres agricoles réservées à la culture de la tomate, particulièrement dans la région est du pays. Soit 17 unités de transformation de tomate ont baissé le rideau par mauvaise gestion et manque de suivi. Sur le plan de l'emploi, environ 100 000 emplois ont été perdus à cause de cette critique situation qui avait frappé de plein fouet ce secteur, pourtant promoteur.