Ce film se place dans le registre des sentiments, tous les sentiments, ceux de la vie de famille et ceux qui unissent les êtres entre eux, par choix. De ce fait, la réalisation colle aux personnages, à leur peau mais aussi à leur intériorité. Les grands-parents sont souvent une chance pour les petits-enfants et il est difficile d'évaluer cette chance à moins de l'exposer pendant un moment difficile. C'est ce que le film met en place. Le moment dramatique choisi est celui où des parents divorcent et où ils confient leurs enfants aux grands-parents. Le divorce étant un phénomène moderne aux conséquences invisibles sur la vie des enfants et des parents en Algérie. Souvent absents des cinématographies du Sud, les enfants et les personnes âgées sont des trésors d'imagination et d'anticonformisme. Les uns sont trop petits pour mentir sur leurs désirs et les autres sont trop âgés pour cacher leurs frustrations. Kedach ethabni donne à voir une chronique de la vie quotidienne dans un quartier des hauteurs d'Alger (Djebel Koukou) à Bouzaréah, de nos jours. Tourné en cinq semaines, Kedach ethabni a été un grand moment de rencontres intergénérationnelles. Rencontre entre comédiens professionnels et non professionnels. Racim Zennadi, Adel dans le film, enfant dont c'est le premier rôle, a été une lumière sur le tournage et la grande révélation du film. Il a impulsé une énergie et un professionnalisme qui se sont communiqués à l'équipe du film. Les autres comédiens ont aussi été formidables. Nadjia Debbahi-Laaraf, la grand-mère, apporte un regard et une tendresse naturels. Elle est par ailleurs chanteuse et nous a offert des chants d'une grande beauté. Abdelkader Tadjer, le grand-père, apporte cette solennité qu'ont les hommes d'un certain âge en Algérie. Quant aux jeunes, ils sont enthousiastes et malléables car ils aspirent au changement dans leur vie et dans leur rapport au monde. Le thème musical a été composé par Nourdine Alane, père de l'enfant dans le film et chanteur professionnel dans la vie, elle est inspirée de la célèbre chanson d'El-Badji El maqnine ezzine. Cette chanson a été écrite dans les années soixante par El-Badji, en prison, et dans laquelle il s'adresse à un chardonneret, louant sa beauté et celle de son chant mais essayant de comprendre ce que ressent l'oiseau en cage. Kedach ethabni est le second long métrage de la réalisatrice Fatma-Zohra Zamoum, après Z'har ou (Un) Lucky, (2009). Algérienne vivant entre Paris et Alger, auteur anticonformiste et indépendante, elle a porté à bout de bras le projet depuis plusieurs années. Ce film est aussi le second long métrage de la société Z et Compagnie productions, dont la réalisatrice est l'une des associés. Le film est en coproduction avec l'AARC, soutenu par le ministère algérien de la Culture (FDATIC) mais aussi par la Télévision algérienne, le CNCA et l'ONDA. La post-production s'est fait grâce au soutien du Centre du cinéma marocain entré en coproduction. C'est donc un film du Sud dans le sens de la production et du financement. Kedach ethabni a été présenté depuis octobre 2011 dans des festivals importants dans différents pays et a remporté à chaque fois un véritable succès public. C'est donc avec plaisir que nous organiserons l'avant-première du film le 20 avril à la salle Ibn Zeydoun à Alger. Le film Kedach ethabni sortira en Algérie dans le réseau de salles de la Cinémathèque le 19 mai 2012 avec une avant-première à la Cinémathèque d'Oran puis un tour avec les comédiens à travers ces salles à la rencontre du public. Le film sortira à Ibn Zeydoun en juin. La distribution est assurée par Z et Compagnie Productions. Le film sortira dans une dizaine de salles en France (dont Publicis Champs Elysées et L'Entrepôt à Paris) le 25 avril 2012. La distribution est assurée par Les Films à fleur de peau.