Alors que le ministre a annoncé mercredi passé, en marge de la 2e rencontre de la commission économique mixte algéro-allemande à Alger, le refus de Renault à s'installer en Algérie à cause de l'emplacement inapproprié, le président de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK), Hubert Mainitz, souligne que les constructeurs automobiles allemands et les fournisseurs algériens sont en contact permanent pour d'éventuelles possibilités de coopération. Le conseiller économique de l'AHK émet un avis complétement différent. «Je suis sûr que les sociétés allemandes de fabrication de voiture seraient actuellement en contact avec les fabricants algériens de pièces automobiles pour étudier les possibilités de s'installer en Algérie», a déclaré jeudi soir à Alger le président de la AHK, Hubert Mainitz, dans un point de presse tenu au niveau de la AHK à l'occasion de la rencontre de la deuxième commission économique mixte algéro-allemande tenue les 24 et 25 avril dernier. Selon lui, les firmes allemandes envisageraient d'installer leurs usines en Algérie si elles voient que les fournisseurs algériens sont en mesure de satisfaire leurs besoins. À l'opposé, le conseiller de la DHK, Georg H. Przikling, a estimé quant à lui que les firmes allemandes ne seront pas attirées pour s'installer en Algérie à cause du manque de fournisseurs sur le plan national. En ce sens, il a expliqué qu'«elles ne seront pas prêtes à changer leurs actuels fournisseurs de pièces automobiles avec lesquels elles traitent depuis des années aussi facilement» avec comme argument : «Ces fournisseurs sont spécialisés dans leur domaine et offrent des produits sur mesure et de qualité incomparable». Cependant, il a souligné que l'Algérie devrait en premier lieu tisser tout un réseau de fournisseurs certifiés qui formeront la base de l'industrie automobile avant de passer à l'étape suivante, attirer les investissements étrangers d'une taille importante. Ceci étant, entre autres, un point très important qu'il estime être à l'origine du refus de la firme française Renault à s'installer en Algérie, «à moins que la firme et ses fournisseurs s'installent tous ensemble en Algérie et cela me paraitra presque impossible puisque il s'agit d'un nombre important de fournisseurs», souligne-t-il avant d'ajouter : «Il suffira qu'un seul fournisseur refuse de s'installer en Algérie pour que le projet échoue», en donnant l'exemple de l'impact qui peut constituer un blocage ne serait-ce d'une seule pièce au niveau de la douane. Une rupture pareille pourra freiner l'opération de montage et causera une perte inestimable en matière d'argent et de crédibilité au constructeur automobile. Enfin, l'Algérie a beaucoup de points à revoir et à corriger dans l'ensemble de son économie nationale afin de se mettre à niveau et séduire les investisseurs étrangers et leur redonner confiance. En effet, avoir la même perception économique que ces investisseurs est indispensable pour des coopérations de telle envergure.