Les responsables de Renault et les dirigeants algériens auraient trouvé un consensus pour construire une usine en Algérie. A en croire plusieurs sources crédibles, l'accord sera signé dans les prochains jours. Le ministre de l'Industrie, Mohamed Benmeradi, avait déclaré, il y a quelques jours, que le constructeur refusait le lieu d'implantation de Jijel. Le site de Bellara n'est pas très loin du port de Djendjen, ce qui permet un accès facile aux moyens de transport maritime. Le ministre a expliqué que la région de Bellara qui est l'arrière-pays de Constantine est une excellente proposition pour installer des industries automobiles ou mécaniques. Les responsables de Renault auraient estimé que le lieu proposé était loin d'un vrai bassin d'emploi. La région est plus touristique qu'industrielle et n'aiderait pas à trouver des sous-traitants dans un périmètre géographique raisonnable, ont indiqué les responsables de Renault. Le constructeur préférerait une possibilité d'implantation dans les régions d'Oran ou Alger. «Le partenaire étranger (Renault) a considéré que le lieu proposé pour l'implantation de l'usine est loin du bassin de l'emploi et qu'il n'offrait pas les opportunités nécessaires», avait précisé Mohamed Benmeradi. Selon des spécialistes, la seconde raison est plus politique puisqu'elle concerne la gestion du pays et la volonté du gouvernement de l'Algérie de créer des équilibres entre les régions en matière d'investissement et d'industrie. Grâce aux efforts déployés par les représentants du constructeur et les négociateurs algériens, le dossier n'est pas définitivement clos. Hier, des sources généralement crédibles indiquent que les représentants de Renault et les responsables Algériens devraient signer un accord dans les prochains jours, plus précisément au début du mois de mai. L'information a été donnée par un responsable de Renault sous couvert de l'anonymat, en raison du caractère sensible des négociations, a-t-on appris. A ce même sujet, une porte-parole de Renault, qui a tenu hier son assemblée générale annuelle, a refusé de faire un commentaire, indiquant simplement que les discussions étaient toujours en cours. Il faudrait signaler que le président-directeur général de Renault, Carlos Ghosn, avait indiqué qu'il restait extrêmement intéressé par la construction d'une usine en Algérie. «Si le gouvernement algérien souhaite une usine en Algérie, nous préférons que ce soit une Renault», a-t-il déclaré. Les informations indiquant la signature de l'accord au mois de mai ne précise toutefois pas si le site de Bellara est maintenu. La construction de l'usine permettra à la création de 8 000 emplois. La maison Renault n'est pas inconnue en Algérie, des dizaines de concessionnaires de ce constructeur sont implantés à travers le territoire algérien.